Selon le représentant de la présidence sahraouie, la situation des droits de l'Homme s'est grandement dégradée dans les zones du Sahara occupées. La question des droits de l'Homme au Sahara occidental constitue un des axes prioritaires des militants du Polisario et des autorités sahraouies (RASD). Hier, la presse algérienne a été conviée à une discussion sur ce thème, animée par Khalil Ahmed, conseiller à la Présidence sahraouie en charge du dossier des droits de l'Homme. “Nous avons une population divisée depuis 1975, date de l'invasion du territoire du Sahara occidental par les forces armées marocaines ; une partie de la population a été obligée de fuir notre territoire et l'autre est restée assiégée par les forces d'occupation marocaines”, a déclaré M. Ahmed. Selon lui, la situation des droits de l'Homme s'est aggravée après la construction d'un mur “de près de 2 000 km, entouré de barbelés, de mines et d'appareils sophistiqués de surveillance”, et par “la présence de 180 000 soldats marocains” le long de ce mur. “Parmi les revendications formulées par l'avant-garde sahraouie des territoires occupés figure la destruction du mur défensif construit par le Maroc, qui isole la population des zones occupées de la population des territoires libérés et des camps de réfugiés”, a indiqué Khalil Ahmed, en apportant d'autres précisions sur la situation qui prévaut dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine. On apprendra ainsi que le 10 décembre dernier, Journée internationale des droits de l'Homme, “des manifestations pacifiques” organisées par les Sahraouis d'El-Ayoun, de Smara, de Boujdour et de Dakhla, ainsi que ceux établis à Assa, dans le Sud marocain, ont été violemment réprimées. “Les forces d'occupation ont riposté violemment en procédant à des dizaines d'arrestations et en blessant plusieurs manifestants sahraouis”, a révélé le conseiller à la présidence de la RASD. M. Ahmed a en outre souligné qu'à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental sous occupation, “les manifestants sahraouis qui se sont dirigés vers le siège de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso), pour remettre une pétition aux responsables de l'ONU, ont été encerclés à quelques mètres du siège par la police et la gendarmerie marocaines, de même que par les sections mobiles d'intervention et les forces auxiliaires, sous le regard des membres de la commission onusienne”. En guise de “réaction immédiate”, le département de Khalil Ahmed a publié un communiqué, dans lequel il dénonce la répression, tout en interpellant les instances internationales pour leur “demander d'intervenir” et “mettre fin à ce calvaire”. D'autres organisations sahraouies ont également réagi par rapport aux incidents du 10 décembre, à l'exemple de l'Association des familles de prisonniers et de détenus sahraouis (Afapredesa), de l'Union des juristes et de l'Union des travailleurs. “Une de nos tâches consiste à démystifier la politique marocaine, qui prône le respect des droits de l'Homme et de la démocratie”, a soutenu M. Ahmed. H. A.