L'Algérie enregistre chaque année, 60 000 nouveaux cas d'AVC (accidents vasculaires cérébraux) dont 20 000 décès par an, soit cinq fois le nombre des décès enregistrés sur nos routes. La salle de conférences de la direction des activités médicales et paramédicales du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif a abrité, hier, la première journée de formation continue de neurologie. Le comité scientifique a choisi "Les accidents vasculaires cérébraux" comme thème de cette première opération du service de neurologie. Cette première rencontre qui a regroupé plusieurs médecins spécialistes et généralistes a été une occasion pour le premier responsable du service de neurologie Dr H. Zobiri de tirer la sonnette d'alarme. En effet, selon le spécialiste, l'Algérie enregistre chaque année 60 000 nouveaux cas d'AVC (accidents vasculaires cérébraux) dont 20 000 décès par an, soit cinq fois le nombre des décès enregistrés sur nos routes. Pis encore, pas moins de 75% des malades gardent des séquelles. Dans sa communication, le Dr Zobiri, médecin, chef du service neurologie du CHU Saâdna-Abdennour, a indiqué que l'AVC ischémique représente 80% des AVC qui constituent un véritable problème de santé publique. Les chiffres présentés par le conférencier sont éloquents, car 10 à 12% des personnes âgées de plus de 65 ans décèdent suite à un AVC. Par ailleurs, le risque de récidive représente 20 à 30% des cas dans les cinq ans suivants. "Nous enregistrons un cas d'AVC chaque neuf minutes et un décès chaque 25 minutes. Ça veut dire que d'ici la fin de ma conférence, nous aurons deux AVC et un décès", dira le Dr H. Zobiri. Dans une déclaration à Liberté, le chef du service neurologie du CHU de Sétif a plaidé pour l'ouverture d'unités neurovasculaires en Algérie. "Actuellement, nous avons deux unités, la première à Blida et la deuxième à Sétif. Cette dernière a ouvert ses portes depuis quelques mois et les résultats réalisés par l'équipe pluridisciplinaire sont probants. Nous interpellons les responsables pour ouvrir davantage d'unités aux quatre coins du pays", dira-t-il. Le Dr Zobiri a aussi axé son intervention sur le volet prévention en proposant de multiplier les opérations de sensibilisation, notamment à l'égard des personnes âgées. "Les médecins et les responsables du secteur doivent jouer leur rôle dans la sensibilisation de la population sur les facteurs à risque dont le HTA, le diabète, la sédentarité et l'obésité. Toute personne doit savoir qu'il y a des signes qui précèdent l'accident vasculaire cérébral dont la paralysie brutale, les troubles de l'élocution et les troubles de vision car en arrivant à l'hôpital à l'heure, le pire peut être évité", explique le premier responsable du service de neurochirurgie. De son coté Pr Halaci, médecin, chef du service neurochirurgie a souligné que pas moins de 11 anévrismes ont été opérés au CHU de Sétif, une prouesse qui mérite d'être encouragée car l'anévrisme est la première cause d'hémorragies méningées. Il est à noter qu'en France, pas moins de 140 unités neurovasculaires prennent en charge les malades souffrant d'AVC contre deux seulement en Algérie. L'équipement des unités en moyens, dont des scanners et des IRM (imagerie à résonnance magnétique) ainsi que l'affectation de médecins et paramédicaux spécialisés, tout en organisant les filières de soins, permettraient d'éviter de débourser des sommes faramineuses. F. S.