Cette réunion est consacrée à la région du Sahel, mais elle tient compte aussi du voisinage étant donné la nature de la menace. Même si les pays du Sahel ont réussi à mettre en place des mécanismes de prévention et de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, il n'en demeure pas moins que les groupes terroristes continuent de constituer une sérieuse menace pour la région et le reste du monde. D'où l'impératif d'une coordination et d'une coopération internationale, a estimé, hier, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M. Messahel, à l'ouverture du Forum global de lutte contre le terrorisme, coprésidé par l'Algérie et le Canada, qui tient sa troisième réunion à Alger, pour la contenir et défaire la menace terroriste. En effet, les pays du champ ont mis en place, depuis 2010, un commandement militaire conjoint (des pays du Sahel), le Cemoc, un mécanisme de renseignement, l'UFL et le processus de Nouakchott, mais cela reste insuffisant devant les défis que posent la "prolifération" des groupes terroristes et leurs capacités de nuisance. "L'Algérie est convaincue qu'il n'y a pas d'alternative à la conjonction des efforts et des moyens de toute la communauté internationale pour contenir et défaire la menace terroriste", a indiqué M. Messahel dans une allocution à l'ouverture des travaux qui se déroulent à huis clos. Cette réunion est consacrée à la région du Sahel, mais elle tient aussi compte du voisinage étant donné la nature de la menace. Cela d'autant plus que, a rappelé M. Messahel, "la menace terroriste n'a pas faibli depuis la dernière réunion de ce groupe de travail. Bien au contraire, à l'échelle globale, les groupes terroristes se multiplient, gagnent de nouveaux espaces et occupent maintenant des territoires. Ils soumettent à leur diktat et leur barbarie des populations civiles". Ces groupes profitent à la fois de la faiblesse des Etats, mais aussi de celle de la mobilisation et coopération internationale, des failles qui leur permettent de recruter, de mobiliser des ressources financières et exploitent les nouvelles technologies de l'information. De ce fait, aucun pays n'est à l'abri de cette menace. "Les terribles drames qui viennent d'endeuiller les peuples tunisien et yéménite frères illustrent les crimes dont ces groupes sont capables", a précisé M. Messahel dans son allocution d'ouverture. Une situation qui interpelle la communauté internationale pour une coopération plus étroite et, surtout, a insisté M. Messahel, soutenir les efforts de l'Union africaine et des pays de la région dans leur lutte. À une menace globale doit faire face une réponse globale. "Il en est ainsi des sources de financement du terrorisme, des causes et voies de radicalisation, des filières de recrutement et d'enrôlement dans les groupes terroristes, du traçage et de la gestion des combattants terroristes étrangers, ou encore de la sécurisation des frontières, la collecte, le partage en temps utile du renseignement, le renforcement des capacités institutionnelles des Etats, ainsi que le besoin de densification de la coopération sécuritaire", a-t-il indiqué. L'autre aspect est lié à la gestion des conflits puisqu'il est avéré que les groupes terroristes trouvent des terreaux dans les pays en proie aux violences et au chaos. L'Algérie, comme l'a démontré l'expérience, privilégie les solutions politiques et négociées de ces conflits. Il a soutenu que la solution politique isole les groupes terroristes, dévoile leur nature et objectifs et permet la mobilisation des ressources disponibles pour mieux les combattre. Une option que l'Algérie a toujours prônée. D. B.