Des camelots installent leurs étals tout autant achalandés d'effets vestimentaires à l'intérieur des s'qifa (atriums) de l'immeuble. Rien ne semble arrêter l'inexorable avancée des camelots ni leur désir instinctif de "s'approprier" la moindre parcelle d'espace laissée libre aux abords des marchés de proximité ainsi que des trottoirs des cités-dortoirs de banlieues et des quartiers dits huppés d'Alger. C'est dire qu'aujourd'hui, tout est sujet à l'appropriation d'espaces communs à la collectivité. En quête de tout temps de l'appât du gain, les camelots vont de l'avant pour y élire... étal là où bon leur semble et ce n'est pas l'autorité qui nous contredira à ce sujet ! C'est tant et d'ostensibles bravades, qu'il n'est nul lieu d'Alger qui ne soit tombé dans les rets des camelots. Et aux dernières nouvelles, les camelots ont fait main basse sur les cages d'escaliers d'immeubles de la capitale. Authentique! C'est l'ultime écart en date, comme pour signifier à l'autorité qu'aucun lieu ne fait exception dans l'ambition démesurée des camelots. S'il en est une preuve, celle-ci est ostensible dans tout son défi, sur l'avenue Didouche-Mourad, où les locataires de l'immeuble situé à hauteur du 71 et 56 D, se partagent actuellement l'espace réduit d'une cage d'escalier avec l'étal d'un camelot achalandé de froufrous et autres frivolités féminines. Voulant en savoir un peu plus, notre curiosité s'est heurtée malheureusement au mutisme des riverains. Mais qu'importe l'omerta lorsque l'image est si bavarde de tant d'effrontée ostentation. Seconde étape, l'immeuble 4 de l'avenue Pasteur, où a été érigé un kiosque en feuilles métalliques dans l'exiguïté de la cage d'escalier ! Réel ! Outre cela, l'escouade de camelots s'est offerte la part du lion avenue Larbi-Ben-M'hidi, où la cage d'escalier de l'immeuble 24 C abrite un étal tout autant achalandé d'effets vestimentaires. Seulement, ici, et à l'opposé des habitants de l'immeuble de Didouche-Mourad, les langues se délient pour dire tout le mal qu'ils pensent de ces squatteurs qui se sont vissés dans leurs cages d'escalier et qui ne sont pas près de lever le... camp. Mieux, les tenanciers d'étals des cages d'escalier de l'îlot d'immeubles 11 B et 13 C de l'ancienne rue d'Isly poussent l'outrecuidance jusqu'à l'exhibition d'une série de mannequins à l'intérieur même de la s'qifa (atrium) de l'immeuble (sic). D'ailleurs, le cas n'est pas isolé puisqu'un autre sans-gêne au 3 E Ali-Boumendjel (ex-Durmont-d'Urville) se permet d'exposer également ses mannequins à même le trottoir. Renseignement pris, les propos du porte-parole de l'UGCAA, Boulenouar Mohamed-Tahar ne souffrent aucune équivoque sur le sujet : "La loi ne peut ignorer ce genre de dépassements, puisqu'il est formellement interdit d'envahir l'espace commun aux autres locataires pour s'adonner à une activité commerciale à l'intérieur d'une cage d'escalier qui relève de la gestion d'un organisme logeur. La preuve est d'autant tangible que l'octroi d'un registre du commerce est subordonné soit à la présentation d'un bail locatif soit d'un acte de propriété d'un local à usage commercial". Décodé, ces squatteurs n'ont pas l'autorisation d'exercice qu'exige, d'eux, la loi. Donc et partant de cet argument, le mieux est que l'autorité assainisse au plus vite ce patrimoine duquel est spolié le contribuable et qui tend à se généraliser. L. N.