Le président du FCE a plaidé pour davantage d'investissements italiens, en partenariat avec les entreprises algériennes, dans la manufacture et la production de biens et de services. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a annoncé, hier, la signature de plusieurs accords de partenariat dans le domaine industriel, lors du Forum économique bilatéral, organisé à Milan. Ces protocoles d'accord porteront, entre autres, sur la création de deux sociétés mixtes algéro-italiennes spécialisées, respectivement, dans la production d'équipements électriques et la fabrication de céramique et produits sanitaires, précise le ministre, qui a entamé mardi une visite de trois jours en Italie à la tête d'une délégation, composée de responsables de son département ministériel, de chefs d'entreprises publiques et privées, ainsi que de présidents des différentes organisations patronales. M. Bouchouareb, cité par l'APS, a évoqué, entre autres, un partenariat entre la société de production de transformateurs électriques Electro-Industries d'Azazga (Tizi Ouzou) et la société Terna Italia, pour la fabrication de transformateurs de grande puissance. Le ministre a parlé aussi de la création d'une société mixte algéro-italo-espagnole spécialisée dans la fabrication de produits en céramique. Intervenant lors du forum, le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, a exprimé son insatisfaction quant aux relations économiques bilatérales entre l'Algérie et l'Italie. "Je dois vous le dire sans détour : les échanges commerciaux, à eux seuls, ne satisfont pas nos attentes ; les entreprises italiennes peuvent faire plus et mieux avec les entreprises algériennes ; nous voulons construire avec vous des partenariats avantageux, mutuellement bénéfiques pour nos entreprises et pour nos deux pays", a souligné Ali Haddad. Certes, le président du FCE a reconnu que les échanges commerciaux se maintiennent "à des niveaux appréciables", malgré la baisse enregistrée depuis 2012, passant de 16,7 milliards de dollars à 13,3 milliards de dollars en 2014, en raison de la crise économique mondiale. Le président du Fce indique que les importations algériennes d'Italie sont en progression. Elles se situent aujourd'hui autour de cinq milliards de dollars. Ce niveau d'importation représentait, en 2014, 28% des importations algériennes en provenance de l'Union européenne et 14% de ses importations totales. La structure des importations est dominée par les demi-produits (40%) et les biens d'équipements industriels et agricoles (40%). Les exportations algériennes vers l'Italie, dominées par les produits énergétiques (gaz huiles brutes de pétrole) à 99%, ont chuté de 27% entre 2012 et 2014 (passant de 11,5 milliards de dollars à 8,3 milliards de dollars). Ces résultats, bien qu'ils ne soient pas mauvais, ne satisfont pas le Fce. M. Haddad évoque deux raisons. La première raison réside dans la structure des exportations algériennes vers l'Italie qui reste dominée à 99% par les hydrocarbures. La seconde tient à l'évolution de l'implantation des entreprises italiennes en Algérie. Leur nombre est passé de 428 en 2010 à 317 en 2013. Elles représentent seulement 3,7% du total des entreprises étrangères inscrites au registre du commerce algérien en 2013 (8 459 entreprises étrangères). "Cette évolution nous interpelle évidemment d'autant plus que la majorité des 317 entreprises italiennes qui activent en Algérie se catonnent dans les secteurs des grands travaux publics, du bâtiment et de l'hydraulique", a souligné M. Haddad. Le président du Fce a plaidé pour davantage d'investissements italiens, en partenariat avec les entreprises algériennes, dans la manufacture et la production de biens et de services. "Nous souhaitons que les entreprises italiennes prennent appui sur notre marché en tirant profit de ses avantages pour exporter vers les marchés extérieurs à travers la constitution de réseaux", a suggéré M. Haddad. Par ailleurs, le patron de l'ETRHB a indiqué à l'APS que son groupe a engagé des négociations avec "une grande société italienne" pour la conclusion d'un contrat de construction de véhicules en Algérie. M. R.