Les 400 travailleurs du Laboratoire de l'habitat et de la construction du centre (LHCC) sis à Rouiba ont déclenché hier une grève pour protester contre le silence des pouvoirs publics après la décision de l'exclusion de leur entreprise des locaux que celle-ci occupe depuis plus de 20 ans au niveau de la zone industrielle de Rouiba. Arborant des banderoles exprimant leur colère contre l'inaction de leur ministère et des autres administrations, les travailleurs disent s'inquiéter pour leur devenir et celui de leur entreprise. "Si au moins on nous proposait une solution de rechange pour ne pas pénaliser 400 chef de familles et éviter le blocage de plusieurs chantiers de construction de logements !", s'interroge un responsable syndical. La réaction des travailleurs est intervenue après l'ordre d'expulsion qui leur a été signifié avant-hier suite à une décision de justice rendue en faveur de l'entreprise Nationale de réalisation d'infrastructures ferroviaires (Infrafer). Celle-ci a décidé de récupérer "ses biens" qu'elle avait loués au LHNC en 1999 alors que le cahier des charges du Cneru propriétaire du terrain interdit toute location, selon des documents en notre possession. Infrafer a justifié sa décision par le plan de développement qui lui a été accordé par le gouvernement pour étendre ses activités tout en reprochant au LHNC de ne pas avoir payé ses loyers. Mais cette affaire renseigne un peu mieux le chaos qui prévaut au sein de la zone industrielle de Rouiba notamment en matière de foncier. Bien que les travailleurs par le biais de leur syndicat aient écrit à leur ministère, lui demandant son intervention, rien n'a été fait, disent-ils. "Nos lettres n'ont pas trouvé d'écho. On l'impression qu'on veut liquider un organisme public au profit des entreprises privées", indiquent les syndicalistes. M. T.