Suite à un conflit foncier l'opposant à Infrafer, le Laboratoire de l'habitat et de la construction du centre (LHCC) installé dans la zone industrielle de Rouiba va être fermé, avant la fin de la semaine suite à une décision de justice émanant de la cour de Boumerdès. Les 400 travailleurs qui y exercent risquent de perdre leur emploi ainsi que des milliers de logements initiés par l'Etat et d'autres programmes de construction qui vont être affectés par cette fermeture si les autorités n'interviennent pas pour trouver une solution. C'est en tout cas ce qu'affirme le syndicat d'entreprise dans ses correspondances adressées aux différentes autorités et aux responsables concernés. C'est une décision de justice rendue par la cour de Boumerdès en date du 15 novembre 2003 notifiée aux responsables du LHCC la semaine dernière leur demandant de quitter les trois chalets qu'ils occupent depuis 1999 sur un terrain appartenant à Infrafer qui inquiète les travailleurs. En effet Infrafer aurait justifié la récupération de cette parcelle de près de 7 000 m2 par le lancement de son programme de développement qui lui a été attribué l'année dernière par les pouvoirs publics même si les motifs présentés à la justice concernent le non-payement des loyers et les charges qui s'élèvent à plus de deux millions de dinars. Selon M. Mellah Nouredine, secrétaire général du syndicat d'entreprise, les tentatives faites par les responsables du laboratoire auprès du Cneru (propriétaire du terrain) et d'Infrafer pour tenter de régler le problème à l'amiable n'ont pas abouti. Dans une lettre adressée au ministre de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Ville datée du 8 janvier 2015, le syndicat d'entreprise demande "de trouver une solution adéquate au problème qui menace l'entreprise et le devenir de ses 400 travailleurs suite à une décision de justice d'expulsion transmise par le biais d'un huissier de justice qui nous demande d'évacuer les lieux dans les plus brefs délais". Certains travailleurs se disent étonnés que des opérateurs privés qui se trouvent dans la même situation que leur entreprise n'ont pas été inquiétés. À noter que le LHCC est connu pour avoir participé activement aux études menées sur le séisme du 21 mai 2003, les études de la Mosquée d'Alger, des études de nombreux sièges de ministères sans parler des milliers de logements disséminés sur le territoire national. Mais au-delà de ce litige qui oppose deux entreprises publiques, c'est toute la mauvaise gestion de la zone industrielle de Rouiba qui est, encore une fois, pointée du doigt. Sinon comment expliquer qu'une entreprise publique s'autorise à louer à des parties tierces alors que le cahier des charges interdit une telle transaction ? Selon un document de la wilaya d'Alger en notre possession, de nombreuses entreprises ont opté pour cette démarche non conforme à la loi comme Infrafer, EBA, SNTF, EMF et bien d'autres encore. Il a fallu la réaction des travailleurs de la SNVI de Rouiba pour qu'enfin les autorités locales découvrent des empiétements et des violations multiples à la réglementation. M. T.