La ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Zerhouni, a, semble-t-il, voulu éviter d'aller vers une décision radicale concernant les concessions des plages sur le littoral national, en opposition au SG du ministère de l'Intérieur qui préconisait l'interdiction et l'annulation de tous les contrats de concession. La ministre a expliqué sa position au cours d'une visite de terrain effectuée jeudi à Oran, en marge de l'inauguration du Salon international du tourisme Siaha qui se tient depuis 1er avril 2015 au Centre des conventions d'Oran. Nouria Zerhouni a ainsi rappelé que la loi régissant et réglementant les concessions des plages remonte à 2003 et que les dépassements constatés à chaque saison estivale devaient prendre fin. Elle expliquera ainsi que les walis des wilayas côtières recevront, incessamment, des instructions pour que seulement 1/3 des plages soit réservé à la concession et que le reste soit en accès libre, comme d'ailleurs le stipule la réglementation. En l'état, ce sont les APC qui délivrent les autorisations de concession des plages via un cahier des charges, mais qui, au fur et à mesure, a été totalement vidé de sa substance. Résultat, cela fait des années que les estivants n'ont plus accès librement et gratuitement à "un petit carré de sable", du fait du diktat des concessionnaires qui n'hésitent pas parfois à user de violence à l'encontre des vacanciers. Les pouvoirs publics sont impuissants à faire respecter la loi et à protéger les familles et estivants. Pourtant, sur cette question, le SG du ministère de l'Intérieur, lors d'un regroupement régional le 24 février dernier, avait été clair en déclarant que "le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales va proposer au gouvernement de promulguer une loi visant à interdire la conclusion de contrats de concession des plages. Nous allons proposer au gouvernement de ne plus autoriser la concession des plages et d'annuler les contrats existants", provoquant à ce moment un vent de panique chez les élus locaux et les candidats aux concessions. Sur un autre plan, la ministre promettra un appui et un encouragement à la location chez les particuliers, le logement chez l'habitant, pour renforcer le déficit d'offres de lits pour la saison estivale. Cette dernière expliquera que des textes réglementaires existent pour régir cette activité mais qui pêche par une absence totale de contrôle. Une façon aussi pour les pouvoirs publics d'espérer récupérer des taxes qui échappent totalement aux collectivités locales. Dans le cadre de la formation des stagiaires aux métiers de l'hôtellerie, la ministre entend imposer dans le cahier des charges, pour tout investissement hôtelier et touristique, une clause obligeant le recrutement de personnels formés. À noter qu'il existe quelque 12 établissements de formation, à ce jour, avec une projection de création de 8 autres écoles et instituts spécialisés d'ici à 2019. D. L.