A moins de trois mois de l'ouverture de la saison estivale, le problème des solariums clandestins a ressurgi. Ce constat a été relevé dès ce week-end, caractérisé avec une hausse sensible de la température. Des familles ont été surprises par l'accaparation de certains espaces par des solariums "informels", qui ont fait leur apparition sur les plages des Andalouses de Bousfer et à Cap Blanc entre autres. Dans cette dernière localité balnéaire, des citoyens qui se sont déplacés hier au siège de notre rédaction ont tenu à dénoncer le squat des plages par des énergumènes qui ont installé des solariums, alors que les plages n'ont toujours pas fait l'objet de concession. « On nous gâche la vie avant même la saison estivale, nous nous attendons au pire cet été », assure le propriétaire d'un cabanon à Cap Blanc. Au niveau des plages de la corniche, les pères de familles qui ont rapporté leurs accessoires ont été consternés au plus haut point en se faisant apostropher par de pseudo-employés de ces solariums clandestins. Leur comportement et leurs propos frisant l'outrage ont découragé nombre de pères de familles qui ont été dans l'obligation de débourser entre 400 et 600 dinars de centimes pour louer une place au soleil au bord de la mer, l'espace d'une demi-journée. Payer et profiter de l'air iodé ou être prié de quitter les lieux. « Pour mes enfants, je me suis trouvé dans l'obligation de débourser 400 dinars alors que je dispose de mon propre équipement de plage et ironie du sort ce n'est pas encore la saison estivale. Nous nous interrogeons sur la présence de ces solariums et sur l'absence quasi totale de contrôle », a déploré un responsable de famille venue vendredi de la banlieue d'Oran pour passer une journée aux Andalouses. Notons que ce malheureux état de fait a été relevé sur plusieurs plages de la daïra d'Aïn El Turck. Des témoignages similaires de familles frustrées et choquées, dont certaines ont été carrément chassées du territoire proclamé propriété de ces solariums, ont été formulés lors ce long week-end. « Les responsables concernés devraient en principe mener une opération d'assainissement et ce, en faisant appliquer à la lettre la règlementation en vigueur. Nous sommes durement confrontés à cet épineux problème que nous rencontrons chaque été. Il est temps de mettre un terme à cette anarchie qui ne dit pas son nom », s'est insurgé avec dépit une mère de famille, domiciliée à Oran, qui s'est installée avec ses enfants sur une plage du site des Andalouses où l'affluence de ce vendredi a battu tous les records. «En plus, nous sommes également sommés de débourser 100 dinars à de pseudo-gardiens de parking au louche acabit », a renchéri encore notre interlocutrice. Nombre d'autres responsables de familles ont aussi dénoncé le climat délétère prévalant dans certaines plages dudit littoral qui, affirment-ils, «sont tout simplement à déconseiller pour les familles». Ce malheureux constat s'explique en partie à travers le fait que les ouvertures des postes de police des plages et ceux de la gendarmerie nationale ne sont en fait prévues qu'avec le lancement officiel de la saison estivale. Vraisemblablement afin d'éviter d'être confrontées à cette situation complexe, certaines familles ont préféré bivouaquer sur les espaces verts à l'orée des zones boisées cernant partiellement ledit littoral. Toujours est-il que ce triste constat ne peut certainement pas contribuer à l'amélioration d'un cadre de séjour agréable au bord de la mer pour les millions d'estivants attendus cet été. La balle est ainsi dans le camp des responsables concernés pour tenter de démêler l'écheveau de cette situation embarrassante avant la date butoir de l'ouverture officielle de la saison estivale. La concession des plages, qualifiée par la vox populi « d'anarchie autorisée et de dégradation des conditions de séjour », constitue depuis ces derniers jours le thème principal des discussions. En effet, l'annonce de l'annulation de cette activité saisonnière a suscité un grand ouf de soulagement des familles oranaises, qui ont manifesté leur consternation et leur courroux à propos d'un éventail de désagréments et de contraintes ayant gâché leur bref séjour au bord de la mer. Ce triste constat a été résumé par le représentant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors d'une rencontre régionale tenue récemment au Sheraton et consacrée à l'évaluation de la saison estivale 2014 ainsi que l'entame des préparatifs de celle de 2015 au niveau des 5 wilayas côtières de l'ouest du pays, à savoir Chlef, Mostaganem, Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen. Le responsable a, en effet, fait remarquer que l'anarchie a régné en maître absolu sur les plages durant les précédentes saisons estivales. Il a déclaré à l'APS que « le département ministériel de Tayeb Belaïz est sur le point de proposer au gouvernement l'annulation des contrats de concession des plages ainsi que des contrats en vigueur ». Cependant, lors de sa dernière visite de travail à Oran, la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, a apporté un démenti formel à propos du gel de la concession des plages. Mme Zerhouni a en effet souligné lors d'un point de presse concocté au Salon international du tourisme, des voyages et du transport « SIAHA 2015 » à Oran que les deux tiers de la surface des plages seront donnés en concession aux jeunes durant cette saison estivale. Le tiers seulement de la surface des plages sera gratuit. Elle a ajouté que des correspondances ont été adressées aux walis pour veiller au respect strict de la réglementation par les concessionnaires privés. Le démenti de la ministre du Tourisme n'a pas par contre suscité l'approbation des futurs estivants abordés par le Quotidien d'Oran. Nos interlocuteurs se sont insurgés en abordant ce sujet que « nul n'ignore qu'à l'instar des années précédentes, les solariums clandestins vont pousser comme des champignons et seront à l'origine de moult contraintes pour les estivants. La gratuité de l'accès à la majorité des plages n'est pas inscrite sur la feuille de route des exploitants de ces activités informelles».