Dans la soirée de mardi dernier, la presse algérienne, présente dans les camps des réfugiés sahraouis, a été invitée à une rencontre conviviale avec le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. La discussion a porté principalement sur les sorties médiatiques de l'ancien ministre marocain de l'Intérieur, Driss Basri : “Nous sommes tentés de dire que Basri est pro-Polisario puisqu'il veut la même chose que nous : le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”, a déclaré le chef de l'Etat sahraoui, en rappelant les nombreuses déclarations de l'ex-homme fort du Maroc faites aux médias étrangers ces derniers mois. Selon M. Abdelaziz, les propos tenus par Basri sont d'une extrême importance parce qu'ils émanent d'un haut responsable marocain, longtemps considéré comme le numéro deux du royaume chérifien, après le roi Hassan II. Le président de la RASD a beaucoup insisté sur le fait que c'est bien Basri, en charge de la gestion du dossier du Sahara occidental jusqu'en 2000, qui a reconnu que le Sahara est “occidental”, que l'unique solution au problème maroco-sahraoui reste l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et que les deux parties en conflit sont le Maroc et le Front Polisario et non pas le royaume alaouite et l'Algérie, comme le laissent entendre le gouvernement et les médias marocains. “Nous prenons acte des positions de Driss Basri qui ne cache pas son attachement au Maroc et au Palais. Une grande partie de l'opinion marocaine découvre des vérités de la bouche de Basri. Ses sorties suscitent les interrogations au Maroc et cassent l'unanimité existante jusque-là sur l'affaire du Sahara occidental. Elles constituent des arguments pour ceux qui étaient hésitants”, a soutenu Mohamed Abdelaziz, plus loin, ce dernier a ajouté : “Si le roi Hassan II était encore vivant, le référendum aurait eu lieu. Il n'y a aucune raison qu'un Basri, très attaché à ce roi et qui était son homme de confiance, ne dise pas la vérité”. H. A.