Le DSP, en poste depuis cinq mois à Guelma, et les nouveaux directeurs des EPH ont carte blanche pour redresser la situation dans les plus brefs délais. Lors de la dernière journée de la session de l'APW, tenue mercredi, les élus ont longuement débattu le dossier de la santé, une préoccupation majeure de la population qui a souvent décrié ce secteur auquel les pouvoirs publics accordent un intérêt particulier en allouant des enveloppes financières faramineuses avec des moyens matériels et humains conséquents. De nombreux intervenants ont abondé dans les dysfonctionnements dont sont l'objet les infrastructures de ce secteur stratégique qui périclite au fil des ans. Le président de l'APW, le docteur Youcef Brahmia, n'a pas mâché ses mots : "Nos médecins ne sont pas performants, ils ne veulent pas travailler ! Ils rejoignent leurs postes respectifs entre 10 et 11 h et repartent, sans état d'âme, à midi ! Ils ne reviennent pas l'après-midi, c'est honteux ! Quant à la majorité des médecins spécialistes, ils exercent réellement un jour par semaine et ils n'assurent pas leur garde ! C'est un constat objectif qui n'honore pas le corps médical !" Le wali concède que le franc-parler lui tient à cœur et il déplore l'état de déliquescence de l'EPH Docteur-Okbi qui est le point noir de la santé. Larbi Merzoug poursuit : "Personne ne veut travailler ! Un magasinier refuse de remettre les registres d'inventaire de cet hôpital à ses supérieurs hiérarchiques alors que nous avons découvert, lors d'une inspection inopinée, du matériel neuf entreposé depuis des années. Des équipements médicaux importés en devises, sont entreposés depuis 2007 et personne ne bouge le petit doigt. C'est du sabotage ! Le Trésor public a dépensé cinq milliards de centimes pour acquérir des équipements et du matériel censés être mis à la disposition du corps médical et des malades et qui croupissent dans des remises de cet EPH ! Nous avons pris des mesures énergiques et une enquête judiciaire sera ouverte pour situer les responsables de cette gabegie, qui seront sévèrement sanctionnés ! Les évacuations récurrentes vers les CHU de Annaba et Constantine doivent cesser et les malades, blessés, parturientes et ceux nécessitant une intervention chirurgicale doivent être pris en charge par l'équipe médicale de l'EPH Docteur- Okbi. Il est grand temps de remettre de l'ordre en combattant l'absentéisme du personnel, tous corps confondus, en imposant la discipline, la ponctualité, l'assiduité et le sérieux. Je tiens à rappeler que plus de 160 spécialistes émargent sur le budget de la DSP qui enregistre l'arrivée d'un autre contingent de 54 médecins spécialistes. Concernant le DAT, dispensaire anti-tuberculeux de Oued-Zénati, j'ai instruit le DSP et le chef de daïra de m'adresser un rapport circonstancié sur l'état des lieux". Le chef de l'exécutif réaffirme sa détermination d'assainir ce secteur sensible, et dans ce contexte, il annonce que le DSP, en poste depuis cinq mois à Guelma, et les nouveaux directeurs des EPH ont carte blanche pour redresser la situation dans les plus brefs délais. Il rappelle qu'aucune défaillance ne sera tolérée à l'avenir et que des sanctions sévères seront prises à l'encontre des contrevenants. H. B.