Présidant avant-hier une journée d'information sur les foggaras, organisée par l'Observatoire des foggaras et l'Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (Agire), Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, a plaidé pour la préservation "de cet héritage", tout en rassurant que l'Etat mettra les moyens pour les moderniser. "Une commission d'experts s'attellera prochainement sur la question et avec les propriétaires procédera à une étude", a informé le ministre lors de l'ouverture de la journée d'étude au siège de la wilaya d'Adrar. Selon M. Necib, la commission aura pour mission de faire un état des lieux sur les foggaras à travers des fiches techniques qui seront remises au ministère de tutelle qui se chargera, pour sa part, de financer leur opération de réhabilitation et de modernisation. Le ministre a mis en avant l'engagement de son département à préserver "un legs socioculturel", tout en apportant une nouvelle touche avec des moyens modernes afin, dit-il, "de pouvoir mieux stabiliser le sous-sol et drainer des volumes d'eau plus importants". L'engagement du ministre concerne aussi les foggaras ayant tari. Ainsi, M. Necib a appelé à leur réhabilitation à travers leur alimentation en eau à partir d'autres sources, comme les autres foggaras pérennes. Il a rappelé, par ailleurs, que l'Etat est engagé, depuis plusieurs années, à soutenir toute initiative visant à améliorer les foggaras. Il a révélé qu'une enveloppe de près de 2 milliards de centimes a été déjà allouée aux propriétaires afin de maintenir intact un élément social, culturel et économique de la région. Il a rappelé aussi que les foggaras, en tant que système d'irrigation traditionnel ingénieux, ont été intégrées dans le code des eaux promulgué en 2005. Un observatoire des foggaras a été créé, a-t-il encore dit, sur recommandation du séminaire international sur les foggaras de 2011. En marge de cette journée, le ministre des Ressources en eau a remis des camions-citernes pour le pompage des eaux usées à quatre communes. Sur ce point, il a estimé que la wilaya d'Adrar n'a pas encore atteint le taux national de raccordement au réseau d'assainissement, notamment dans les ksour, mais "son département est d'ores et déjà sur le terrain pour le faire". Interrogé sur la situation hydrique dans la région, il a souligné que l'alimentation sera renforcée, avec notamment la réalisation de plusieurs projets de transfert d'eau. "Il est nécessaire de renforcer le dispositif de stockage et de transfert afin d'améliorer l'approvisionnement de la population de la wilaya en eau potable", a indiqué le ministre, qui a lancé plusieurs projets dans plusieurs communes de la wilaya. Par ailleurs, le ministre a insisté sur la nécessité de transférer la gestion du secteur à l'ADE. De ce fait, il a ordonné ce transfert dans huit communes, dans le but, a-t-il dit, "de professionnaliser et d'améliorer la gestion du service public de l'eau dans la wilaya et répondre favorablement aux doléances des citoyens". Sur un autre registre, M. Necib a abordé le projet gouvernemental de création de nouvelles wilayas déléguées. Tout en précisant que le chef de l'Etat s'y attelle depuis plusieurs années, avec la mobilisation de quelque 400 milliards de dinars pour le développement de ces régions, il a indiqué que dans cette optique, il est prévu de hisser toutes les subdivisions au rang de directions. Concernant le problème de la ressource humaine, il a rassuré que son département "n'a pas ce genre de problèmes". Il a indiqué, en outre, que des financements sont prévus pour cette mission. M. M.