« C'est une mesure urgente prise pour préserver ce patrimoine, produit du génie humain », a précisé le ministre. Ce travail sera accompli en collaboration avec les propriétaires des foggaras, appelés aussi à s'impliquer avec force dans le programme et les opérations de réhabilitation. Outre la préservation de cet acquis « dans sa conception initiale », Necib a parlé de la volonté d'aller vers de nouvelles techniques d'exécution de ce système. « Au lieu de rigoles qui drainent et acheminent l'eau vers les palmeraies, on réfléchit à la réalisation de petits tunnels avec des techniques modernes de confortement et d'injection pour pouvoir mieux stabiliser le sous-sol et drainer des volumes plus importants », a-t-il expliqué. « Les foggaras ayant séché vont recevoir l'eau pompée à partir des forages afin de les maintenir opérationnelles », a soutenu le ministre. Necib est revenu sur les efforts déployés par l'Etat dans le cadre de la préservation des foggaras à travers leur introduction dans la loi sur l'eau de 2005. Dans ce sens, la wilaya d'Adrar a bénéficié de plusieurs enveloppes financières afin de rénover et de réhabiliter ce système pour améliorer le niveau de l'eau et développer l'activité agricole. Entre 2007 et 2014, un montant de 1,90 milliard de centimes a été dégagé à cet effet. Quelque 1.416 foggaras ont été réalisées entre 1959 et 1961, dont 909 étaient opérationnelles. Ce nombre est tombé à 855 en 1998. « Il est important aujourd'hui de montrer l'utilité des foggaras dans la vie sociale et économique afin de la remettre à sa véritable place », a estimé le ministre. La gestion de l'eau assurée par l'ADE pour huit communes d'Adrar Concernant l'alimentation en eau d'Adrar, Necib s'est engagé à la renforcer à la faveur de la réalisation de plusieurs projets de transfert d'eau pour « combler le déficit que connaissent certaines localités de cette wilaya ». Le ministre a annoncé l'intégration de la gestion de cette ressource au niveau de huit communes à l'Algérienne des eaux (ADE), dans le souci de « professionnaliser et d'améliorer la gestion du service ». Concernant l'assainissement, le ministre a relevé « la faiblesse » du taux de raccordement comparativement au niveau national. Ce problème est enregistré dans les vieux ksour de cette grande ville du Sud. Sur un total de 294 ksars, des opérations de rénovation du réseau d'assainissement sont initiées dans une soixantaine. « Nous allons programmer d'autres opérations pour les 120 autres ksars afin de réhabiliter tout le réseau dans les meilleurs délais », a-t-il précisé. De l'eau à Timiaouine avant le mois de Ramadhan Les habitants de Timiaouine, commune située à 150 km de Bordj Badji Mokhtar, à la frontière algéro-malienne, auront de l'eau potable et de manière régulière avant le mois de Ramadhan de cette année, a indiqué Hocine Necib. Cette promesse sera concrétisée grâce à la réalisation d'un transfert de l'eau potable de Tagraout sur une distance de 80 km. « Les habitants de cette commune auront de l'eau potable, de bonne qualité, de manière régulière et continue, avant la première semaine du mois de Ramadhan. Cette commune sera approvisionnée durant 12 à 16 heures par jour en attendant d'atteindre les 24 heures après la réalisation et la rénovation d'un réseau de distribution », a déclaré Necib lors d'une visite d'inspection dans la wilaya. Le projet de transfert de Tagraout a nécessité une enveloppe de 200 milliards de dinars. Le ministre a estimé nécessaire de confier la gestion de ce projet à l'ADE dans la mesure où « l'APC n'a pas les moyens et la compétence requise ». Necib a également évoqué l'importance de « la mise en place d'un système de télégestion » pour ce projet, compte tenu des distances assez importantes qui séparent les différentes localités. A propos du réseau d'assainissement qui connaît de multiples lacunes, le ministre a annoncé le projet de réalisation d'une station de lagunage pour prendre en charge cette préoccupation citoyenne. « Nous allons vous aider à régler le problème des eaux usées à travers un système de collecte et son éloignement de la ville », a-t-il promis. Cette station permettra aussi le traitement des eaux afin de les utiliser dans l'agriculture. Des barrages souterrains pour une mobilisation de l'eau La mobilisation des eaux dans les régions sahariennes, où les pluies ne sont pas régulières et surtout pas importantes et où le phénomène de l'évaporation est récurrent, va se faire à travers la réalisation des « infero-flux », ou barrages souterrains. « Il faut penser à multiplier ce genre de barrages afin de mobiliser une importante et suffisante ressource permettant de répondre à la demande de la population », a insisté le ministre. Pour ce qui est du développement de l'élevage, Necib a annoncé l'inscription d'un programme de réalisation de forages de parcours au profit des éleveurs. « Ce serait un programme spécial dans le but d'aider les populations nomades et surtout les éleveurs qui ne peuvent plus se déplacer vers le Mali à la recherche du pâturage et de l'eau pour nourrir leur bétail », a indiqué Necib.