La SG du Parti des travailleurs estime que les déclarations de Larbi Ould Khelifa sur la révision de la Constitution ajoutent encore de la confusion plus qu'elles n'apportent d'éclairage au débat. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a animé, hier, un meeting à la salle El-Feth d'Oran devant un parterre de militants et en présence des agents de sécurité de la Société d'exploitation du tramway d'Oran (Setram), dont certains en sont à leur huitième jour de grève de la faim, espérant, mais en vain, une entrevue avec Louisa Hanoune. La patronne du PT est revenue sur la révision de la Constitution. Elle a plaidé pour la mise en place d'un système monocaméral avec la suppression de la seconde Chambre, une responsabilité du gouvernement devant l'APN et une primauté du législatif qui sous-entend des élections véritablement démocratiques. Elle revendique, également, un ministère délégué pour la promotion et le développement de tamazight en Algérie. Plus loin, Louisa Hanoune s'en prendra au président de l'APN qui, selon elle, évoque la révision constitutionnelle et de s'interroger sur qui l'aurait enjoint ou autorisé à le faire. Elle aura des mots sévères pour les dernières sorties médiatiques d'Ould Khelifa "qui n'arrivera même pas à être clair, fuyant les questions des journalistes", ce qui, pour la SG du PT, est un signe de l'opacité qui entoure cette révision. En revendiquant pour son parti un programme de gauche, Louisa Hanoune évoquera la situation économique et sociale du pays pour s'en prendre "aux barons de l'import-import, de l'informel et des oligarques et autres prédateurs". Et d'expliquer que "les oligarques qui ont la mainmise sur le pouvoir, comme en Ukraine, n'en ont jamais assez, et quand ils voient que leurs intérêts sont menacés, ils sont capables de se retourner contre le pouvoir". Toujours à propos du pouvoir économique, la SG du PT dira appuyer la réintroduction de l'autorisation d'importation souhaitant même que le gouvernement aille plus loin, rappelant les émeutes de 2011 du sucre et de l'huile. Sur sa lancée, elle dénoncera même la double casquette de certains ministres possédant des affaires et des entreprises y voyant là un conflit d'intérêts flagrant si ce n'est une façon de "siphonner les fonds publics en s'octroyant des marchés". Sur le plan international, elle fustigera l'Arabie saoudite, le Qatar et l'Egypte qui sous-traitent pour l'impérialisme américain et sioniste en évoquant la coalition arabe qui fait la guerre au Yémen. Pour l'intervenante, l'Algérie devra se retirer de la Ligue arabe alors qu'elle qualifie la coalition arabe de repaire de criminels. Par ailleurs, dans son discours d'une heure, la patronne du PT évoquera longuement la position de son parti par rapport à la révision de la Constitution qui agite la vie politique, alors que jusqu'ici, et selon l'oratrice, rien ne transparaît encore sur la question. Alors que par le passé, le PT s'était prononcé pour une assemblée constituante devant mettre en place les jalons d'une nouvelle Constitution pour "la seconde République", hier, Hanoune a plaidé pour sa réforme profonde. "Nous militons au PT depuis 2004, non pas pour un simple lifting, mais pour une réforme profonde qui consacrera véritablement une seconde République populaire et démocratique. Nous refusons de rajouter à la confusion et à l'opacité qui règnent autour de la révision en faisant des déclarations sur la révision en elle-même", expliquera-t-elle. D. L.