Le logement social à Annaba continue de donner du souci aux autorités locales en faisant beaucoup de mécontents, pratiquement à chaque opération d'affichage des listes de bénéficiaires. Ainsi, pour la troisième semaine de suite, la Coquette a été secouée par de violentes revendications de demandeurs de logements, hier. Des manifestations spontanées ont, en effet, secoué la ville en plusieurs endroits, dès les premières heures de la matinée. L'on dénombre à ce sujet trois foyers de tension pour le même motif, dont deux dans les quartiers situés au chef-lieu de la commune d'Annaba et où les différents accès routiers ont été fermés à la circulation par des émeutiers à commencer par ceux du quartier populeux et populaire de Sidi-Salem, l'une des plus chaudes et des plus importantes agglomérations de la daïra d'El-Bouni, autrefois réputée pour son gigantesque bidonville (SAS). Certains habitants, une centaine de personnes selon des témoins oculaires, ont violemment contesté la liste des bénéficiaires d'un quota de logements sociaux, dès 8h30. Un mouvement, qui a vite dégénéré en émeute populaire, les manifestants ayant décidé de fermer à la circulation plusieurs axes routiers et surtout ceux du front de mer et de l'aéroport international Rabah-Bitat, à l'aide de troncs d'arbre, de pierres et de pneus enflammés. À signaler que les habitants en colère s'étaient déjà rassemblés, la veille, lundi, devant la daïra d'El-Bouni pour protester contre la liste affichée. En ville, chef-lieu d'Annaba, trois foyers de tension se sont constitués à travers les cités Auzas et Didouche-Mourad ainsi que du côté du téléphérique dans la cité Plaine Ouest. Pour les uns, notamment ceux des cités Didouche-Mourad et Auzas dénoncent le fait que seuls les habitants des bidonvilles, dont certains n'ont été recensés que tout récemment, soient toujours privilégiés à chaque nouvelle attribution de logements. Les autres, des familles du bidonville de Fakharine et Bouhdid, exigent, quant à eux, de bénéficier du logement RHP, dont ils auraient été arbitrairement exclus. Conséquence de ces manifestations, la circulation dans ces cités était totalement nulle, car complètement bloquée par les manifestants, durant pratiquement toute la matinée. Même les forces de l'ordre empêchaient le passage des voitures en direction de cités en tension pour des raisons de sécurité. La situation n'a été normalisée, qu'en début d'après-midi, après le déplacement du P/APW d'Annaba, Hadji Laïd, en compagnie du maire et du chef de la daïra par intérim. Mais, ce n'est qu'après que ceux-ci ont assuré publiquement que des brigades de logements seront bientôt opérationnelles pour dégager des listes de bénéficiaires méritants que la tension a sensiblement baissée et que les axes ont été rouverts à la circulation. Le P/APW a invité, à l'occasion, les demandeurs de logements à s'organiser en associations de quartiers afin de faciliter la mission desdites brigades de logements lors des enquêtes à venir. B. B.