“ça sera dur de nous barrer la route cette saison”, nous confiait déjà en début de saison, dans ces mêmes colonnes, le président de l'USM Alger, M. Saïd Allik, à propos des ambitions de son équipe pour la saison 2004-2005. À mi-chemin du parcours, force est de constater que les propos du boss usmiste ne sont guère de simples paroles en l'air, loin s'en faut ! L'USMA boucle, en effet, la phase aller du championnat avec ce titre honorifique de champion d'hiver et une confortable avance de sept points au classement général. Un parcours de champion quoi, et cela sans diminuer, bien sûr, des capacités de réactions des autres poursuivants immédiats, notamment la JS Kabylie. Les Kabyles peuvent bien, en effet, rééditer l'exploit de l'année dernière pour avoir rattrapé un retard presque identique lors de la phase décisive du championnat. Cependant, il faut bien avouer que les Rouge et Noir sont bien partis pour récupérer leur titre perdu l'année dernière. Jugez-en : sur les 15 matches disputés, l'USMA en a gagné 12, soit un pourcentage de réussite de 80%. Caractéristique édifiante de la force de cette formation qui a déjà gagné 8 titres en 9 ans ; le bilan fait ressortir 6 victoires sur 7 déplacements, ce qui veut dire que les Usmistes évoluent à l'extérieur avec des résolutions nettement offensives. La seule fois où ils ont subi le jeu, ils ont fini par perdre, c'était à Tizi Ouzou contre la JS Kabylie, lors d'une confrontation où ils sont passés à côté de leur sujet. À domicile, les Algérois ont été moins percutants avec une défaite, un nul et 6 victoires. L'USMA arrive en première position sur le plan offensif avec 25 buts marqués et en seconde position en défense avec 10 buts encaissés seulement. Avec une pléiade de talents, formée de joueurs, pour la plupart des internationaux et d'anciens internationaux, et un staff technique composé de vieux routiers, Saâdi et Aksouh, l'équipe chère au quartier de Soustara, en dépit d'une élimination précoce de la Ligue des champions d'Afrique (quarts de finale), a su se remettre rapidement sur les rails pour se concentrer sur l'objectif du championnat. “J'ai toujours expliqué aux joueurs que la Coupe d'Afrique n'est pas une fixation pour nous mais une expérience enrichissante, ce qui fait que les joueurs ont fait ce qu'ils pouvaient sans trop avoir de regrets au lendemain de notre élimination”, dira le coach Saâdi juste après le retour du dernier déplacement en Afrique du Sud. L'USMA est allée d'ailleurs battre le WAT à Tlemcen comme pour prouver qu'il ne fallait pas l'enterrer trop vite. Puis ce fut au tour du Mouloudia d'Alger de passer à la trappe, ce qui permettra aux Usmistes d'appuyer sur le champignon avec un ascendant psychologique certain. La pression de la JSK aidant, l'USMA a continué sur la même lancée jusqu'à la trêve. Pourtant, en dehors des résultats positifs, sur le terrain de la vérité, tout n'a pas fonctionné à merveille à l'USMA, à commencer par la crise financière qui secoue jusqu'à présent le club et qui perdure, du reste, obligeant le club à vendre des éléments de valeur, à l'image de Diallo et Ghazi, pour renflouer les caisses. Faisant toujours confiance à un président qui ne les a jamais déçus, en l'occurrence Saïd Allik, les joueurs ont dû faire contre mauvaise fortune bon cœur en ce qui concerne leurs honoraires. Au jour d'aujourd'hui, la quasi-majorité des joueurs n'a pas encore perçu ses primes de signature et même quelques primes de matches. Et pourtant, la machine est en marche. C'est aussi cela l'empreinte d'un président qui a su hisser haut les couleurs de son club après l'avoir repêché, il y a de cela près d'une décennie, des affres du purgatoire. S. B.