Quatrième chapitre : la fuite Résumé : Maria n'avait pas revu Yahia. Elle était rentrée à Annaba. La chance lui sourit. Elle part à Oran, le temps d'un mois d'essai. Le poste est à elle. Elle retourne chercher Salem qu'elle a confié à Samira. Elle range leurs affaires, prête à partir. Un coup de fil la surprend. Yahia est à Annaba, il veut à tout prix lui parler... -Maria, il faut qu'on se voit, la priait Yahia. Nous avons beaucoup de choses à nous dire ! -Tu aurais été à Alger, j'aurais refusé de te voir mais puisque tu te trouves à Annaba, je te ferais cette faveur, lui répliqua la jeune femme tout en regardant l'heure. Il restait une heure et demie avant l'arrivée du taxi qui allait l'emmener avec son fils à la gare. -Si tu veux, proposa-t-elle, nous déjeunerons ensemble. -Mais ne me fais pas le coup de la dernière fois, la prévient-il car où que tu sois, je te retrouverais ! Cette mise en garde sonna étrangement dans l'oreille de Maria. Mais elle savait qu'il ne pourrait pas la retrouver à Oran vu que personne à Alger ne savait où elle irait. À part Samira et sa famille... Et comme personne ne les connaissait, elle pourra partir le cœur tranquille. -Alors, c'est d'accord pour le déjeuner ? relança-t-elle. -Bien sûr ! L'instant suivant, ils se fixaient rendez-vous dans un restaurant fort connu. Quand Yahia raccrocha, Maria appela Dalila. Personne d'autre ne lui aurait donné son numéro de téléphone puisque personne d'autre ne l'avait... Dalila s'expliqua. -Souad lui a apporté des photos de Salem et ils m'ont harcelée au point où j'ai choisi de donner ton numéro... je n'ai rien dit, je te jure... je n'aurais pas la force de te parler si je t'avais trahie... -Il va s'installer à Annaba ? -Oui... enfin, je crois, lui dit Dalila. Est-ce que tu as pu régler tes problèmes ? -Oui. -Et où iras-tu ? s'enquit Dalila. -J'en fais un secret... il ne faut pas m'en vouloir... ce qui est sûr, c'est que tu auras de mes nouvelles ! -Est-ce que tu iras voir Yahia aujourd'hui ? voulut-elle savoir. -Nous allons déjeuner... Dalila, il faut que je te quitte, j'ai encore à faire avant de le rejoindre ! -Embrasse Salem, lui demanda Dalila. Et bonne chance Maria ! La jeune femme raccrocha et alla terminer ce qu'elle avait commencé, habiller son fils qui se tenait très sage. -Papa doit se douter de quelque chose, murmura-t-elle contre son oreille quand elle le serra contre elle. Mais il ne pourra pas me poser des questions ! Elle vit comme un signe du destin quand le taxieur arriva plus tôt que prévu. Elle devait partir et ne pas le voir. Le taxieur l'aida à prendre leurs affaires personnelles. La demi-heure suivante, Maria et son fils avaient quitté l'appartement et étaient en route vers Oran. Yahia attendit longtemps ce jour-là. Et quand il prit contact avec Dalila, il apprit qu'elle devait partir quelque part. Il lui fit part de son intention de la retrouver vu qu'il doutait que Maria lui cachait quelque chose et il était presque sûr et certain que l'enfant qu'avait vu Souad sur les photos était son fils... Mais ni Dalila ni Yahia ne purent savoir où elle se trouvait. Elle écrivait régulièrement à Samira et appelait de temps à autre Dalila sans toutefois lui dire où elle vivait depuis son départ d'Annaba. -Maria, j'ai une bonne nouvelle ! Je fréquente quelqu'un depuis trois mois et il m'a parlé mariage hier, lui confie-t-elle, très émue. J'ai accepté ! -Mes félicitations ma chérie ! -Je voudrais t'inviter à mon mariage ! Comme tu le sais, je ne suis plus toute jeune ! Nous allons nous marier rapidement et sans fanfare ! -Oui, tu as raison ! Ne perdez pas de temps ! Soyez heureux ! leur souhaite Maria. -Mais tu viendras ! s'affole Dalila. J'ai besoin de toi, de tes conseils ! Je tiens à ta présence...C'est impensable que je me marie sans toi ! Amène Salem ! -Je ne te promets rien ! murmure Maria. Il y a si longtemps que je n'ai pas mis les pieds à Alger ! Je ne veux pas faire de mauvaises rencontres ! Elle ne veut pas prononcer le prénom de son ancien amour. -Vous risquez de l'inviter, poursuit-elle. Je ne me sens pas la force de le voir, de lui parler... Dalila sent que son amie est malheureuse. Elle voudrait savoir pourquoi, et la presse de questions. Maria raccroche brusquement. Elle en a gros sur le cœur, et les regrets la rongent... (À suivre) A. K.