Le secrétariat national du RCD, réuni hier à Alger, a accusé les clans au pouvoir de s'engager dans des luttes de contrôle de l'appareil judiciaire. Pour lui, les procès des affaires de corruption participent à une parodie de justice. Le parti de Mohcine Belabbas a affirmé, en effet, qu'"au lieu d'élucider les affaires de détournement des deniers publics et l'insoutenable pillage des richesses de la nation, les clans au pouvoir s'engagent dans des luttes de contrôle de l'appareil judiciaire". Les prétoires, censés juger la culpabilité des auteurs de la prédation et de ces détournements scandaleux, sont le théâtre de "révélations" des méthodes à produire des preuves par la police politique. "S'il est de salubrité publique que le procès du régime se fasse lorsque les conditions sont réunies, l'opinion publique ne peut se satisfaire de déballages sans lendemain et d'une parodie de justice qui s'interdit d'auditionner les responsables hiérarchiques des secteurs concernés", a noté, en effet, le secrétariat national du parti dans un communiqué parvenu à notre rédaction, faisant aussi remarquer que "dans le même sillage, les diversions qui consistent à focaliser l'actualité sur des conflits d'intérêts, voire des délits d'initiés alors que le gré à gré est la règle et que des milliards de dollars quittent le pays au profit d'intérêts privés identifiés, participent d'un partage de rôle grotesque", a-t-elle déduit. Le RCD a considéré, par ailleurs, que "la fameuse révision constitutionnelle et les atermoiements pathétiques qui l'imprègnent semblent abandonnés même par les thuriféraires les plus zélés". Estimant que "la crise profonde, aggravée par la décision du maintien d'un chef de l'Etat grabataire dans un régime miné par le régionalisme, l'incompétence et l'argent, plonge déjà le pays dans l'incertitude", le RCD appelle à la vigilance "devant les tentations du pire" et "dénonce, en cette veille de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, les restrictions et les persécutions qui visent les journalistes et toutes les voix qui déclinent l'ignominie qu'impose l'actuel Exécutif". Le parti a réitéré sa conviction que seules "des institutions légitimes et représentatives sont à même d'assurer une gestion transparente des affaires publiques bannissant clientélisme et opacité grâce à des contre-pouvoirs qui veilleront au respect de la légalité et imposeront des contrôles et des bilans réguliers de l'action de l'Exécutif". Evoquant la Journée internationale du travail, le RCD a noté la précarité de l'emploi. "Aux 11% de chômeurs avancés officiellement s'ajoutent près de 5 millions qui ne bénéficient d'aucune couverture sociale durant leur activité." À l'occasion, le RCD, qui se déclare engagé aux côtés des militants syndicaux et des travailleurs, n'a pas manqué de brocarder la direction de l'UGTA. "La direction de l'UGTA s'étant déclarée officiellement par la voix de son secrétaire général comme une organisation du pouvoir, le monde du travail est confronté à la répression et aux interdictions pour s'organiser et défendre ses revendications légitimes, et découvre que le syndicat officiel sert de base politique d'un pouvoir injuste et antisocial et n'a pas vocation de prendre en charge les préoccupations des travailleurs." S. A. I.