Le Rassemblement pour la culture et la démocratie persiste à revendiquer une présidentielle anticipée ainsi que des législatives sous le contrôle d'un «organe de gestion électoral indépendant». Le parti de Mohcine Belabes a réaffirmé cette position dans un communiqué sans concessions à l'égard du pouvoir, et rendu public hier, vendredi, à l'issue de la réunion de son secrétariat national. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) «La crise profonde, aggravée par la décision du maintien d'un chef de l'Etat grabataire dans un régime miné par le régionalisme, l'incompétence et l'argent, plonge déjà le pays dans l'incertitude», estime ainsi le RCD qui n'a pas manqué, au passage, de largement commenter deux événements liés à l'actualité «brûlante». Ainsi, d'abord, de la fête des travailleurs. Le parti qui «constate et déplore la précarisation faite à l'immense majorité des Algériens qui travaillent ou sont en âge de travailler», estimera à «près de 5 millions le nombre de travailleurs" qui ne bénéficient d'aucune couverture sociale durant leur activité». Le RCD s'en prendra ensuite à la Centrale syndicale de Sidi Saïd. «La direction de l'UGTA s'étant déclarée officiellement par la voix de son secrétaire général comme une organisation du pouvoir, le monde du travail est confronté à la répression et aux interdictions pour s'organiser et défendre ses légitimes revendications et découvre que le syndicat officiel sert de base politique à pouvoir injuste et antisocial et n'a pas vocation à prendre en charge les préoccupations des travailleurs». Ce, avant de plaider, comme d'habitude, pour le pluralisme syndical. En second lieu, le RCD abordera longuement les affaires liées à la corruption et les procès inhérents en cours. «Au plan politique, lit-on dans le communiqué du parti, le régime est plus que jamais accablé par les scandales de corruption. Au lieu d'élucider les affaires de détournements des deniers publics et l'insoutenable pillage des richesses de la nation, les clans au pouvoir s'engagent dans des luttes de contrôle de l'appareil judiciaire». Le RCD en veut, pour preuve que «les prétoires, censés juger de la culpabilité des auteurs de la prédation et de ces détournements scandaleux, sont le théâtre de "révélations" des méthodes à produire des preuves par la police politique». Pour le parti de Mohcine Belabes, «l'opinion publique ne peut se satisfaire de déballages sans lendemain et d'une parodie de justice qui s'interdit d'auditionner les responsables hiérarchiques des secteurs concernés». Aussi, «les diversions qui consistent à focaliser l'actualité sur des conflits d'intérêts , voire des délits d'initiés alors que le gré à gré est la règle et que des milliards de dollars quittent le pays au profit d'intérêts privés identifiés, participent d'un partage de rôle grotesque». A la veille de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le RCD dit «estimer que la vigilance est de mise devant les tentations du pire» et dénonce «les restrictions et les persécutions qui visent les journalistes et toutes les voix qui déclinent l'ignominie qu'impose l'actuel exécutif». Tout cela permet au RCD de conclure qu'il est «plus que jamais conforté dans sa conviction que seules des institutions légitimes et représentatives sont à même d'assurer une gestion transparente des affaires publiques. Il s'agit d'amorcer une véritable transition pacifique pour accompagner la fin, inéluctable, de ce régime vieillissant». Une transition qui «passe par l'organisation d'une élection présidentielle, couronnée par le renouvellement de la représentation nationale et pilotée par un organe de gestion électoral indépendant».