L'ONU a indiqué vendredi qu'elle tentait de rapprocher les points de vue entre les deux Parlements rivaux libyens, après avoir reçu leurs remarques sur son projet de gouvernement d'union nationale. Nous avons reçu leurs remarques; il y a des divergences comme des points communs, nous tentons de rapprocher les points de vue entre les deux délégations, a déclaré Samir Ghattas, porte-parole de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). Après deux premières sessions en mars, les négociations entre les deux Parlements libyens rivaux ont repris jeudi dans la station balnéaire de Skhirat, près de Rabat, sous l'égide de l'émissaire onusien Bernardino Leon. Jeudi, M. Leon a effectué la navette entre les délégations rivales, mais aucune rencontre n'a eu lieu vendredi. Comme vendredi, la mission de l'ONU va travailler (...) samedi sur les remarques des deux délégations et le dialogue pourrait probablement reprendre dimanche, a expliqué Othmane Taoufiq, membre de la délégation du Parlement de Tobrouk, reconnu internationalement. Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices. Deux autorités s'y disputent le pouvoir: un gouvernement et un Parlement reconnus internationalement et un gouvernement et un Parlement parallèles installés à Tripoli par les milices de Fajr Libya, qui contrôle une grande partie de l'ouest libyen. L'ONU a proposé fin mars aux deux camps une feuille de route portant sur la formation d'un Conseil présidentiel dirigé par des personnalités indépendantes, un gouvernement d'union nationale et un Parlement représentant tous les Libyens. M. Leon a mis la pression mercredi soir sur les participants aux négociations en les enjoignant de se montrer ouverts aux concessions. Les Libyens sont à bout de patience, la communauté internationale aussi, a-t-il clamé, dans un climat alourdi par des bombardements survenus dans la journée près de Tripoli. Il a dit attendre de cette nouvelle session de Skhirat un accord final sur le gouvernement, y compris sur les noms, mais aussi sur des arrangements de sécurité. Chaque camp devra alors retourner auprès de son Parlement pour évaluer s'il est suffisamment bon pour être approuvé. Mais les parties devront comprendre que c'est le maximum qu'elles pourront avoir, a-t-il noté.