Le guide libyen fait une nouvelle fois marche arrière en décidant de continuer à présider l'UMA. À l'issue de la session extraordinaire des ministres des affaires étrangères des cinq pays de l'UMA, tenue samedi à Tripoli, Mâamar El-Kadhafi a accepté, au cours d'une audience accordée à ses hôtes, leurs sollicitations à voir la Libye renoncer à sa décision d'abandonner la présidence de l'Union, annoncée d'une manière surprenante la semaine dernière. Les chefs de la diplomatie des cinq pays ont examiné, au cours de la réunion de samedi, la situation créée par la sortie du chef de l'état libyen et les perspectives de l'UMA. C'est au cours des consultations entre les ministres des affaires étrangères que l'idée d'un sommet des chefs d'état a été avancée. Le principe de la tenue de ce “conclave” est arrêté pour le mois de janvier prochain, et la date sera définitivement fixée après les consultations entre les dirigeants des cinq pays de l'UMA. Cette redynamisation, recherchée à travers la programmation d'une réunion, intervient au moment où la région est au centre d'intérêts diplomatiques sans précédent à travers, notamment les visites de hauts responsables étrangers ainsi que la participation active des états de l'UMA aux rencontres du Groupe des 5+5. La relance du processus de Barcelone, signé entre les dix pays des deux rives de la Méditerannée en 1995, impose une meilleure coordination et la conjugaison des efforts pour la défense des intérêts de la région dans une conjoncture caractérisée par la prédominance de la politique des regroupements régionaux. Le sommet de janvier sera celui de la réactivation des institutions de l'UMA, paralysées par le manque de consultations et les divergences d'approche entre les différents pays. La médiation entreprise récemment par le chef de l'état Abdelaziz Bouteflika entre la Libye et la Mauritanie a permis la dissipation des malentendus entre les deux pays, dont l'échange d'accusations a failli déboucher sur la rupture des relations diplomatiques. La reconstruction de l'UMA sur de nouvelles bases, à la lumière des développements survenus sur la scène régionale et internationale, notamment après la tenue de la première réunion de Rabat, il y a quelques jours, sur l'avenir de l'initiative américaine du GMO, est devenue une nécessité, voire une priorité pour les dirigeants des cinq pays. La réunion de janvier sera également une occasion pour les chefs d'Etat de l'UMA pour se consulter à la veille d'un important sommet de la ligue arabe qu'abritera Alger les 21, 22 et 23 mars prochain. Au cours de cette réunion, il est question d'adopter le plan des réformes et de la modernisation des institutions des pays arabes comme le stipulent les recommandations contenues dans “la Déclaration de Tunis”, entérinée lors du dernier sommet de la ligue. M. A. O.