Les chefs de la diplomatie maghrébins se sont rencontrés, samedi dernier à Rabat, pour se concerter sur la situation actuelle de l'Union du Maghreb arabe (UMA), selon son secrétaire général, Lahbib Boularès, cité par l'APS. Une réunion qui s'est tenue en marge du premier Forum de l'avenir et qui a fait, précise la même source, un examen des points abordés lors de la dernière session extraordinaire du comité de suivi de l'UMA qui s'est tenue le 5 décembre au Maroc. Une session, rappelons-le, qui a abouti à des recommandations relatives à un certain nombre de réformes à soumettre au prochain Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA qui se tiendra l'année prochaine. A propos des réformes identifiées, Abdelkader Messahel pense que « les résultats obtenus permettront un travail plus efficace et dynamique des institutions de l'UMA qui conduiront à une accélération du processus d'intégration » de cet ensemble régional. En tout cas, cette initiative portant sur les réformes est accompagnée par des efforts visant une révision de la nature juridique du conseil consultatif de l'organisation maghrébine. L'objectif visé étant de transformer cette instance en « assemblée parlementaire jouissant de toutes les prérogatives ». Il est prévu, d'ailleurs, que la prochaine session de ce conseil, devant se tenir en Tunisie les 12 et 13 janvier 2005, planche sur les propositions qui ont été faites dans ce sens. Mais il y a lieu de signaler que la réunion des chefs de la diplomatie maghrébins de ce samedi est beaucoup plus motivée par les derniers développements qu'a connus la région la semaine dernière. En effet, le pays de Maâmar Kadhafi - à qui incombait d'organiser en 2005 le sommet de l'UMA - a fait savoir, mercredi dernier, qu'il renonçait à la présidence tournante de l'organisation maghrébine. Le motif avancé pour cette décision est le non-respect de la charte de l'UMA par certains de ses membres. Allusion claire à la Mauritanie avec qui, actuellement, la Libye a un problème. Nouakchott ayant accusé officiellement, le 13 octobre dernier, Tripoli de soutenir financièrement les auteurs de trois tentatives de putsch contre le régime du président mauritanien Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya et Ouagadougou de servir de base arrière pour l'entraînement militaire des putschistes mauritaniens. Cependant, la décision libyenne cache mal les difficultés que trouvent les membres de l'UMA à transcender les clivages politiques et à s'inscrire dans une approche d'avenir pragmatique. Pour preuve, le dernier sommet de l'UMA date de 1994 et l'Algérie assure, depuis janvier 1995, la présidence de cette organisation. A deux reprises, en juin 2002 et en décembre 2003, notre pays avait réuni toutes les conditions pour accueillir un sommet des chefs d'Etat. Mais pour les deux dates, à la demande de la Libye, le sommet sera reporté sine die.