La célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, en ce 3 mai 2015, ne ressemble pas aux précédentes. Elle intervient dans un contexte atypique, marqué par des défis politico-sécuritaires dans le monde arabe, subséquemment aux révoltes que l'on a convenu d'appeler le Printemps arabe. L'évènement survient, aussi, dans une Algérie à la croisée des chemins, entre la liberté et la censure, où la presse fait face à de nouveaux défis qui menacent même de remettre en cause ses acquis engrangés depuis l'ouverture du champ médiatique dans le pays. Au delà des vœux adressés à la corporation à l'occasion de sa fête, c'est le message que distillent, globalement, nombres d'acteurs politiques en tant que partenaires et usagers de la presse, dans un état de lieux sans complaisance de la situation du secteur de la presse en Algérie. MDS : la presse, pénalisation et autocensure Le MDS, qui inscrit la question de la liberté de la presse dans le contexte des libertés en général, du pluralisme, de l'Etat de droit et de la démocratie, fait remarquer que "les médias semblent particulièrement visés par des velléités de mise au pas qui anticipent sur les prochaines évolutions du pouvoir". Et tandis que le monde célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse, le MDS relève de nombreux signes inquiétants, concernant ce secteur : l'appel au meurtre d'un chroniqueur proféré par un islamiste et alors qu'un journaliste est toujours en prison, et la mort d'une émission de télévision. Pour ce mouvement de gauche, "ces faits s'ajoutent à d'autres mesures qui visent à endormir l'opinion publique en s'assurant du contrôle des médias".
Jil Jadid : des pratiques abusives Le parti de Soufiane Djilali tire la sonnette d'alarme sur le déclin de la liberté d'expression et de la presse en Algérie, et se montre préoccupé par "les pratiques abusives" qui dénotent, d'"un abus de pouvoir". Et à l'occasion, le parti Jil Jadid a tenu à témoigner sa solidarité à la famille de la presse dans l'exercice de ses fonctions, et confirme son soutien à la promotion de l'exercice de la liberté d'expression afin d'atteindre les gains escomptés dans le domaine des libertés individuelles et collectives. RND : la corporation de la presse, pilier du pluralisme À l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le secrétariat national du RND, qui a réitéré son soutien à "la famille de la presse", a salué ses acquis au plan professionnel tout en souhaitant que "la corporation de la presse demeure le pilier du pluralisme, de la démocratie et de la liberté d'expression". D'autre part, le groupe parlementaire du parti de Bensalah a salué les remarquables contributions de la famille de la presse à la vie nationale et, enfin, rendu hommage aux victimes de la corporation durant la décennie noire. L'initiative pour la dignité du journaliste : effondrement de l'éthique L'occasion coïncide, également, avec la publication du rapport pour l'année 2015, de l'initiative nationale pour la dignité du journaliste, qui fait état de l'effondrement de "l'éthique de l'exercice journalistique en Algérie". Le communiqué signé au nom de cette initiative relève les dysfonctionnements de la presse, à l'image de l'absence d'une loi régissant le marché publicitaire, des lois pour la protection des journalistes et la dégradation des conditions sociales d'une partie de la corporation. A. R.