Une nouvelle vision du champ médiatique a vu le jour depuis l'accession à la magistrature suprême du Président Bouteflika pour lequel notre pays a opté pour la voie du pluralisme politique et médiatique et la liberté de la presse. Un socle solide dans le projet démocratique qui aura tout notre respect et tout notre soutien. Comme il fallait s'y attendre, un code de l'information a été adopté qui ouvrira, malgré quelques sceptiques, plus d'espaces de liberté jusqu'à présent fermé. La fin du monopole des médias lourds et la suppression des peines d'emprisonnement des journalistes sont des nouveautés parmi d'autres dans le nouveau code de l'information. Le président de la République vient de donner la preuve, encore une, qu'il y a une volonté de libérer l'expression. Les promesses faites par le président étaient en fait sincères, dans un contexte marqué par les révoltes arabes et une scène nationale en ébullition. La dépénalisation du délit de presse ? C'était la consécration de cette bonne volonté. La suppression de toutes les dispositions législatives portant sur la peine d'emprisonnement des journalistes, la corporation y croit vraiment. Au final, c'était un engagement du chef de l'Etat qui s'est avéré être d'une grande honnêteté. Le ministre de la communication a introduit dans son projet de code de l'information, qui a été examiné en réunion du gouvernement, des dispositions, le moins que l'on puisse dire, avantageuses pour l'exercice même du métier de journaliste. C'est la profession elle-même qui est réhabilitée par ce projet concocté par les services du ministère de la Communication. En réalité, après l'adoption du texte, le journaliste n'est pas dans l'obligation de s'autocensurer. Contrairement aux lois en vigueur qui engagent aussi la responsabilité de l'entreprise de presse à travers son directeur de la publication, le projet en question ouvre l'ultime fenêtre sur la liberté en soumettant un article qui ouvre de nouveaux horizons pour l'audiovisuel. Il a beau se défendre des velléités de libérer la presse plus qu'elle ne l'est déjà, comme il l'a fait le mois dernier, le ministre de la Communication, qui dit s'inspirer, en matière de lois régissant le secteur de l'information, des démocraties les plus accomplies. Seules l'éthique et la déontologie régissent le métier de la presse. Déjà assez malmenée en Algérie, la profession, avec ce nouveau code de l'information, a une lueur d'espoir devant elle qui s'accommode à être un contrepouvoir. Dans un message adressé l'année dernière à la corporation, le chef de l'Etat définit la mission de la presse qui réside dans l'accompagnement des mutations politiques, sociales et culturelles du pays, qu'elle « ne doit marquer aucune hésitation à combattre les fléaux sociaux que sont la complaisance, le clientélisme, le régionalisme, la bureaucratie et la corruption » et situe le grand défi qui se pose à elle « en termes d'ancrage de la culture de la déontologie. Il réside aussi dans l'objectivité à mettre dans le traitement de l'ensemble des questions pour garantir la nécessaire crédibilité et le professionnalisme à même d'assurer respect et continuité ». Dans la vision du Président, «la presse ne doit pas se complaire dans le rôle d'intermédiaire inerte ni accepter d'être un outil entre les mains de rentiers pour l'utiliser à des fins autres que celles servant la nation», mais «doit, au contraire, redoubler d'efforts pour permettre au pays d'aller vers davantage de progrès en vue d'atteindre les objectifs de paix, de sécurité et de développement durable». Le chef de L'Etat, réélu le 9 avril 2009 pour un troisième mandat, a rappelé également son engagement, fait au cours de la campagne électorale à cette présidentielle, de procéder à une révision de la loi sur l'information, promesse que le gouvernement est tenu de traduire en acte. Si dans son message le président de la République a évoqué la question lancinante de la crédibilité et celle de la professionnalisation, ce n'est guère un hasard car beaucoup de titres ont fait de la recherche effrénée du profit leur credo au mépris de l'éthique la plus élémentaire alors que d'autres jouissant de l'aisance financière n'ont pas senti le besoin de se redéployer et de constituer des entreprises de presse fortes, fiables et durables. Le nouveau code de l'information constitue une consécration de la liberté d'expression et d'information, notamment en ne prévoyant pas de sanctions à l'encontre des journalistes ni de peine d'emprisonnement. Il est à saluer cependant l'ouverture du champ audiovisuel qui est qualifiée de bond qualitatif dans l'histoire de la liberté d'expression en Algérie. Cette mesure a eu le soutien de plusieurs partis politiques notamment ceux de l'opposition.