Le ministre délégué à la Participation et à la Promotion de l'investissement, Yahia Hamlaoui, a annoncé la réalisation de 111 opérations de privatisation pour lesquelles le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a donné son accord. C'est le bilan de la phase initiale d'un programme de privatisations qui concerne l'ensemble des entreprises du secteur qui sont au nombre de 1280 unités. Lancées au début de l'année 2004, ces privatisations ont concerné 51 entreprises pour une cession totale, 22 entreprises pour une cession partielle, 20 cessions d'actifs et 18 opérations de partenariat. Le privé local a participé à hauteur de 80% dans les opérations de privatisation totale et à 50% dans le partenariat. Les opérateurs privés étrangers, pour la plupart français, espagnols et italiens, sont, eux, impliqués dans des opérations de partenariat. Selon le ministre, le montant global des cessions est de l'ordre de 18 milliards de dinars, les investissements sont de l'ordre de 24,723 milliards de dinars et le montant d'endettement pris en charge a atteint le niveau de 8,190 milliards de dinars. Côté emploi, le conférencier a parlé d'un effectif de 9606 dont 2488 nouveaux postes à créer. Commentant les résultats qu'il a ainsi annoncés hier au Forum d'El Moudjahid, M. Hamlaoui considère que « ce premier bilan apporte la preuve que le processus partenariat-privatisation est créateur d'emploi, générateur d'investissement et diminue le poids de la dette du secteur public ». Il est à souligner cependant que l'on ne sait toujours pas qui a racheté quoi. Ni les entreprises cédées ni leurs repreneurs nationaux ou étrangers ne sont connus. Pas plus d'ailleurs que le degré d'utilisation des différents modes de sélection des offres tels les avis d'appels d'offres et le marché de gré à gré. Les communications du ministre renseignent tout juste sur le nombre d'entreprises vendues, dont 20 unités reprises par les salariés. Sur les 111 entités cédées, quelque 80% ont le statut de PME. Le ministre a affirmé, au sujet de la démarche, « l'émergence d'un marché de la privatisation (qui est) totalement dédié à l'investissement ». « La position du secteur public n'est pas un enjeu en termes de passage à l'économie de marché, mais un enjeu considérable en termes de relance de l'investissement », a-t-il ajouté. Aggravation du découvert bancaire Pour l'année 2004, le secteur public marchand, qui emploi 393 000 salariés (dont plus de 160 000 en CDD), a enregistré une croissance de 11% du PIB. Le niveau de l'emploi est resté « stable » même si dans les branches de l'agroalimentaire, des services et de la manufacture les effectifs ont connu ont baisse d'une moyenne de 2000 salariés. Le découvert bancaire s'est, par contre, aggravé de près de 13%, passant ainsi de 207 à 233 milliards de dinars. « Selon nos prévisions, a dit le ministre, le découvert bancaire en augmentation devra atteindre le montant de 260 milliards de dinars. » Les trois branches : agroalimentaire, manufacture, industries électriques et électroniques ont connu une régression d'activité. La branche agroalimentaire a suivi une évolution progressive de 92% de son découvert bancaire. Selon le ministre, ces chiffres montrent que « la valeur privatisable se maintient ». Et d'ajouter : « 800 EPE ont un actif net positif et des dettes financières inférieures à 25% du total bilan. » Au demeurant, le secteur représente entre 12 et 13% du PIB. Dans la foulée des privatisations, 480 entreprises publiques économiques (EPE) « sont passibles des dispositions du code de commerce relatives à la faillite ». Autrement dit, elles seront, faute de possibilité de retour au marché, dissoutes. Interrogé à ce sujet, M. Hamlaoui a informé que le Conseil des participations de l'Etat « ne prendra plus de décision sur la dissolution anticipée des entreprises », avant d'ajouter qu'« on ira probablement à la justice pour dépôt de bilan ».