La question des privatisations, évoquée à maintes reprises depuis des années, est enfin à l'ordre du jour. Cette fois, tout donne à penser qu'on passe vraiment à une vitesse supérieure. Une liste des entreprises publiques qui seront cédées a été publiée et des acquéreurs potentiels se sont déjà manifestés. En attendant, le bilan détaillé (les entreprises cédées, l'identité des repreneurs et les termes de transaction) promis pour la première quinzaine de janvier de l'année 2005, le ministre délégué à la participation et à la promotion de l'investissement estime d'ores et déjà que plus de cent entreprises seront privatisées, avant la fin de l'année 2004.M. Yahia Hamlaoui parle, “d'une nouvelle dynamique” et “de frémissement du marché de privatisation”. Sur les 1 200 EPE, éligibles à la privatisation, 942 figurent sur le site Internet du MDPPI offrant aux potentiels repreneurs assez d'informations (l'activité, parts de marché, résultats financiers, effectif...) soit quasiment l'ensemble du patrimoine industriel public. Il répond ainsi à un premier questionnement que pourrait se poser un éventuel investisseur. Les manifestations d'intérêts concernent plus les petites et moyennes entreprises que celles de taille plus grande. Les PME, nous dit-on, qui représentent, tout de même, 820 entreprises sur les 1 200 EPE affiliées aux SGP. Dans son rapport de conjoncture, le CNES avait souligné que le CPE a approuvé la session totale, au mieux-disant, de quatre briqueteries dont deux en projet, d'un hôtel et d'une unité d'eau minérale pour un montant global de 1,511 milliard de DA. Les produits de ces ventes, précise le Cnes, “serviront d'abord à indemniser le personnel et à la prise en charge de l'endettement. Le solde sera versé au compte d'affectation spéciale ouvert auprès du Trésor pour y loger les ressources provenant des privatisations”. Le CPE a, en outre, approuvé la cession totale au profit de 351 salariés de dix entreprises publiques locales pour un montant de 308 millions de DA. En matière de cession d'actifs, le CPE a autorisé plusieurs opérations dont la cession d'actifs aux mieux-disant de huit dépôts de l'Edipal Tipasa, la cession de gré à gré de l'unité génie climatique de l'Enitec en liquidation à l'enseignement supérieur, la cession de gré à gré de l'unité commerciale de la Snvi à la défense nationale, la cession à la Cnep-banque du siège de Sotramat à Koléa et, enfin, le transfert de l'unité de Béni Yenni de l'Enabe Eurl au profit de l'APC de la localité. La même institution, c'est-à-dire le Cnes, en évoquant neuf opérations de partenrait, fait remarquer que “ce nombre demeure faible par rapport aux annonces faites précédemment quant à l'importance et au volume des dossiers de partenariat qui étaient en maturation, voire en négociation avancée. Le ministre des finances lui aussi reconnaît les progrès en matière de petites privatisations”, au profit des anciens salariés des entreprises ou d'entrepreneurs algériens. Il signale tout de même que “la grande privatisation pose des problèmes, de par les effectifs les plus importants des unités industrielles”. Le ministre délégué à la participation et à la promotion de l'investissement soutient que les années 2005 et 2006 seront “deux années capitales dans la mise en œuvre des privatisations”. Il précise “le marché de la privatisation est en train de bouger et personne n'a intérêt à le freiner”. M. R.