Le quartier d'El-Biar est en émoi depuis jeudi dernier. La mort de Ramzi hante le quartier. Les accusations d'homicide fusent continuellement. L'enquête ouverte par la police n'a pas encore livré ses conclusions. Mystère et boule de gomme autour du décès de Ramzi, écolier de 11 ans à l'école primaire Moula-Hanine d'El-Biar. Victime d'une agression, disent certains, d'un malaise, répliquent d'autres, qu'en est-il réellement ? Immersion, hier, dans le quartier de la victime. La maison familiale était toujours pleine de monde. Qui pour présenter ses condoléances, qui pour exprimer son soutien à une famille martyrisée par la mort tragique de son fils de 11 ans. Au moment de notre visite à la famille, la police était sur place pour mener son enquête. Une enquête diligentée juste après le décès de Ramzi au service pédiatrique de Birtraria. "La maman est toujours sous le choc, elle ne peut pas recevoir les journalistes", nous interpelle un jeune devant l'entrée de la maison. Un autre, proche de la famille, n'a pas retenu son émotion quand il évoquait la victime. "Il n'était pas malade", a-t-il dit, avouant que "la famille n'a jamais fait de déclarations contradictoires". "Les enseignants et les élèves ont tous témoigné", a ajouté le jeune Mohamed-Amine, parent de la victime, précisant que ces derniers ont tous "affirmé que Ramzi se portait bien avant l'agression". Fouad, oncle de la victime, est catégorique : "Nous sommes convaincus que Ramzi est victime d'un assassinat." Notre interlocuteur a ajouté que "les résultats de l'autopsie seront connus demain (aujourd'hui, ndlr)". Interrogé si la famille a déposé une plainte pour homicide, Fouad a souligné que l'enquête diligentée par la police suit son cours. Pour la famille, Ramzi a bel et bien été assassiné. Qui est l'assassin ? Pourquoi l'homme désigné au début de l'affaire n'a-t-il pas été arrêté ? Pourquoi les résultats de l'autopsie ne sont-ils toujours pas communiqués ? Autant de questions et d'interrogations qui laissent la voie libre à la vox populi qui s'est emparée de l'affaire. Aujourd'hui, un sit-in est prévu à la place Kennedy d'El-Biar. Dans le texte de l'appel, les initiateurs évoquent "un meurtre". Il est programmé à 13h pour dénoncer, selon les termes de l'appel, "la violence contre les enfants". Devant l'école Moula-Hanine où Ramzi était scolarisé, des parents rencontrés évoquent à l'unanimité "un garçon gentil". "Il était hyperactif, mais très gentil", disait Azzedine qui accompagnait sa fille à l'école Ali-Hammoutène, en face de l'école Moula-Hanine. Ils sont une dizaine de parents à avoir témoigné. Pour eux, "s'il y a une volonté de faire la lumière sur cette affaire, la police doit revoir les caméras de surveillance qui filment l'entourage". Un autre parent a avoué que "même l'imam a lancé un appel à témoin". Les parents d'écoliers rencontrés ont affirmé qu'ils seront tous présents au sit-in d'aujourd'hui, dans le but, ont-ils dit, "de soutenir la famille de Ramzi" et, surtout, de "contribuer à l'éclatement de la vérité". L'affaire Ramzi n'a pas encore livré tous ses secrets. Les services de la DGSN, contactés par nos soins, s'en tiennent au dernier communiqué qu'ils ont diffusé, et dans lequel, ils ont annoncé l'ouverture d'une enquête, confiée à la sûreté de daïra de Bouzaréah. M.M.