Des milliers d'employés de la fonction publique exerçant dans les wilayas du Grand-Sud (Tamanrasset, Illizi, Tindouf et Adrar) sont surpris par le gel de leurs rétributions mensuelles. Une décision a été prise dans ce sens par les directions générales du budget et de la comptabilité près le ministère des Finances, a-t-on appris, jeudi, auprès de la trésorerie intercommunale de Tamanrasset. En effet, un télégramme instruisant les organismes sous tutelle de geler les virements des salaires à partir du mois en cours, à toutes les directions et aux établissements publics à caractères administratifs (EPA) les sommant de régulariser les paiements effectués à découvert durant les quatre premiers mois de l'année. Une procédure qui devrait se faire avec l'établissement des états dûment visés par les contrôleurs financiers après la prise en compte des crédits alloués au titre du budget 2015. "La production des états matrices au titre des budgets de l'Etat des collectivités territoriales (wilayas et communes) pour l'exercice 2015 est exigible (...) à compter du 1er mai 2015", lit-on dans la note cosignée par le DG du budget et celui de la comptabilité. Ce que ces derniers semblent ignorer, toutefois, c'est que nombreux sont les établissements qui n'ont pas encore conclu cette opération financière à cause du retard causé par leurs ministères de tutelle ou encore par le ministère des Finances, notamment, concernant l'accomplissement des procédures relatives à l'élaboration et à l'approbation des états des recettes et dépenses pour chaque établissement. "Les salariés se trouvent par conséquent confrontés à une situation paradoxale que nul responsable ne peut expliquer", regrette-t-on. Le problème risque ainsi de dégénérer et de provoquer de vives réactions sachant que ce blocage, qui en dit long sur le dysfonctionnement et le mal bureaucratique qui affecte profondément l'administration publique, coïncide avec la période des congés et, pis encore, intervient à moins de deux mois seulement du Ramadhan. "Les pères à faible revenu seront donc contraints de recourir à leurs petites économies pour subvenir aux besoins de leurs familles, en attendant que la situation trouve son dénouement", lâche un fonctionnaire. R.K.