Cette wilaya de Sud, souvent dernière au classement national, connaît une dégradation de son système éducatif. Les établissements scolaires de la wilaya de Tamanrasset s'apprêtent à accueillir, aujourd'hui, quelque 35000 élèves, tous cycles confondus, dont 3500 nouveaux inscrits. Après les vacances, période de farniente, le moment des retrouvailles et des choses sérieuses a donc sonné, notamment pour les élèves de fin de cycles moyen et secondaire, qui auront à faire travailler leurs méninges pour décrocher le sésame. Chose qui n'est pas aisée dans cette wilaya du grand Sud, où beaucoup reste à faire pour améliorer le secteur de l'éducation, sérieusement ébranlé par la gestion surannée de l'administration locale, en témoigne la situation des professeurs de français qui n'ont pas été payés depuis 11 mois pour certains et 18 mois pour d'autres, ou encore celle des élèves qui ont à supporter derechef l'air vicié dans des classes surchargées, outre le poids de leur cartable. En effet, le problème du sureffectif dont souffrent plusieurs écoles de la wilaya de Tamanrasset, où le nombre d'élèves par classe dépasse parfois 40, montre clairement le revers des réformes entreprises par l'ex-ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid. Ce qui a été confirmé, l'année dernière, aux lycées des communes de Tazrouk, In Salah et Tamanrasset. «Le problème des classes surchargées ne concerne pas uniquement la wilaya de Tamanrasset, ce sont quasiment tous les établissements scolaires du pays qui en souffrent. Seulement, on pourrait l'éviter facilement en répartissant stratégiquement les inscrits sans verser dans le favoritisme et les convenances. Car l'obsolescence des méthodes d'enseignement adoptées par certains professeurs, qui ne pensent qu'à leur rétribution de fin du mois, a poussé nombre de parents, les plus épaulés en particulier, à choisir l'établissement et même l'enseignant à qui confier leurs enfants. Une pratique qui est devenue légion à Tamanrasset, sachant qu'elle est souvent reléguée au dernier rang au classement national en matière de résultats de fin d'année, et ce, en raison de la dégradation de son système éducatif», regrette un fonctionnaire de l'éducation. Reste maintenant à espérer une amélioration avec l'arrivée du nouveau ministre, M. Baba Ahmed, qui aura inéluctablement à constater de sitôt la situation désastreuse héritée de son prédécesseur, Benbouzid. L'autre point noir est celui des contractuels qui n'ont pas été régularisés, en dépit de la décision du ministère de tutelle portant intégration de tous les contractuels en poste avant mars 2011. Les concernés ont, après avoir épuisé toutes les voies de recours, engagé une procédure judiciaire et sollicité le tribunal administratif pour faire valoir leurs droits. Du côté de la direction de l'éducation de la wilaya, l'on a fait savoir que le problème des classes surchargées a été provisoirement résolu pour cette rentrée. Pour ce qui est d'In Salah, on a procédé à la réaffectation d'un établissement du primaire afin de prendre en charge le sureffectif du lycée Djoualil. A Tamanrasset, on a décidé de réoccuper les quatre salles relevant du technicum Ibn Rochd, précédemment affectées à l'université de la formation continue (UFC). A Tazrouk, à 290km au nord de Tamanrasset, il a fallu signer une convention avec la direction de l'enseignement et de la formation professionnels pour pouvoir caser les élèves dans… un CFPA. Cette état de fait donne une idée sur l'ampleur de la brèche que BenBouzid n'a pas réussi à colmater, même en déboursant des sommes astronomiques, rognées sur le budget de l'Etat. Ce qui est rassurant néanmoins est qu'«on n'aura plus à soulever cet écueil avec l'achèvement des deux lycées réalisés à In Salah et Ideles sis, respectivement, à 698 et 220 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset et dont la mise en service est prévue avant la rentrée 2013-2014. Dotée de 186 établissements (14 lycées, 34 collèges et 138 écoles primaires, pourvus au total de 26 internats), la wilaya de Tamanrasset couvrira largement ses besoins avec la réalisation de ces nouveaux établissements dont les travaux sont en cours d'achèvement pour la plupart. Pour cette année, la ville de Tin Hinan a bénéficié d'une école primaire implantée au quartier In Kouf dont l'inauguration a eu lieu en présence des responsables locaux», assure un représentant de la direction de l'éducation. Et de poursuivre : «Les enseignants de français, sans exception aucune, percevront leur mensualité à partir du mois en cours, en attendant le virement de tous les rappels à partir du mois d'octobre. Quant aux contractuels, je tiens à confirmer qu'on a un seul cas qui a opté pour la voie juridique, les autres ont été tous intégrés.» En matière d'encadrement, notre interlocuteur a indiqué que «4700 enseignants, toutes disciplines confondues, sont employés à Tamanrasset. Pour pallier le manque constaté l'année dernière en corps pédagogique, 135 professeurs (58 au primaire, 48 au collège et 29 au lycée) ont été officiellement recrutés au titre de l'exercice budgétaire 2012, en attendant l'achèvement de l'opération de tous les recrutements ouverts cette année concernant le corps des assistants de l'éducation et celui de l'intendance, prévue pour novembre prochain». 17 000 trousseaux scolaires distribués
Au plan de la solidarité, la direction de l'éducation de Tamanrasset a procédé cette année à la distribution de 17 000 trousseaux scolaires au profit des enfants scolarisés issus de familles démunies, auxquelles des allocations d'un montant global évalué à 5,1 milliards de dinars ont été également attribuées en vue de couvrir les frais générés par la rentrée. R. I.