Contre vents et marées, Amar Saâdani poursuit la préparation du congrès du FLN. Ses adversaires ont recouru à la justice pour invalider sa démarche. Lui, soutient qu'il ne craint pas de mauvaises surprises du côté de l'institution judiciaire. Le secrétaire général du Front de Libération nationale, (FLN), Amar Saâdani, affiche de la sérénité, à la veille du 10e congrès du parti, convoqué pour les 28, 29 et 30 mai, dont les préparatifs vont visiblement bon train et laissent entrevoir un rendez-vous bien ficelé. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier en marge de la réunion du bureau politique du parti, Saâdani a fait montre, en effet, d'une assurance jamais égalée et a juré de réussir le congrès, faisant fi des menaces brandies par les redresseurs pour empêcher sa tenue. "On s'est habitué à ce genre de tentatives d'entraver les activités du parti. Au lieu de recourir à la justice, ces gens-là, (les redresseurs, ndlr), auraient mieux fait de saisir la base militante. Ils ne l'ont pas fait parce qu'ils se savent contestés par cette base", a-t-il soutenu, narquois, poussant l'ironie jusqu'à comparer les redresseurs aux "militants du FIS (dissous) qui, à l'époque, obstruaient les routes !" Fidèle à sa conduite téméraire, le patron contesté du FLN n'a peur de rien, pas même de la justice que ses détracteurs viennent de saisir dans l'objectif d'empêcher la tenue du 10e congrès du parti. "La justice ne nous fait pas peur !", a-t-il asséné, soulignant avoir "confiance en la justice". Mieux, M. Saâdani a affirmé presque avec certitude que les plaignants seront déboutés et leur plainte "rejetée". Il annonce que la justice se prononcera "mercredi prochain". Saâdani ne s'arrête pas là. Il remet en cause même le statut des militants redresseurs au sein du parti. "En quelle qualité ces gens ont-ils saisi la justice ? Certains s'appellent coordinateurs, or ce titre n'existe pas dans les statuts de notre parti", a-t-il commenté. Aux deux ailes des redresseurs menées distinctement par Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Abada, qui insistent pour que le congrès soit convoqué par le comité central comme le stipulent les statuts du parti, Saâdani dit niet. Il rejette catégoriquement cette revendication, jugeant que les redresseurs "ne représentent pas 2/3 du comité", comme ils le réclament. Ceci, non sans faire également le reproche à la presse qui relaie les déclarations des redresseurs. Pour lui, la presse ignore les statuts du parti : "La presse ne comprend rien aux statuts du FLN" ! Poursuivant sa diatribe, Saâdani accuse, en outre, ses détracteurs de ne faire que dans la péroraison, à travers leurs sorties médiatiques. "S'ils représentent réellement les 2/3 du comité central comme ils le crient sur tous les toits, qu'ils s'adressent alors à la base militante", a-t-il fulminé, qualifiant, sans le nommer, Belayat de "fabulateur !" Le patron du FLN ira plus loin en reprochant aux meneurs des redresseurs d'avoir utilisé par le passé la fronde pour servir leurs intérêts personnels. "Ils ont toujours fait cela pour avoir des postes de ministre et d'autres privilèges. Je leur dis que tout cela est fini, aujourd'hui", a-t-il vociféré. Saâdani, cela dit, ne s'oppose pas à la participation des membres frondeurs du CC au prochain congrès. "La direction n'exclut aucun des membres de plein droit à participer au 10e congrès. Qu'ils viennent au congrès et se portent candidats et je les rassure que dans le cas où ils seraient élus par les militants, personne ne pourra les contester. Je jure que personne ne les touchera", a-t-il promis. Par ailleurs, Saâdani a rappelé que la préparation du congrès a été confiée à la base. Selon lui, les mouhafadhas et les kasmas ont "déjà achevé tous les travaux d'assainissement des statuts et de propositions de résolutions". Et à partir de demain, affirme-t-il, la direction procédera à l'installation de la commission nationale qui se chargera de finaliser les préparatifs du congrès. F. A.