Le siège du vieux parti Avec le flou qui entoure le chantier constitutionnel, la préparation de ce rendez-vous échappe sérieusement au parti majoritaire. La maison FLN est certainement dans la tourmente. Les tergiversations dans le processus de révision de la Constitution chamboulent les cartes du parti majoritaire. Son Xe congrès risque d'être renvoyé aux calendes grecques. Avec le flou qui entoure le chantier constitutionnel, la préparation de ce rendez-vous échappe sérieusement au parti majoritaire. Le secrétaire général, Amar Saâdani, qui a plaidé, à plusieurs reprises, pour une révision rapide de la Constitution, n'a pas eu gain de cause. Alors qu'il multipliait les déclarations sur l'échéance de l'adoption de ce projet, le chef de file du FLN a fini par reconnaître qu'il n'est pas dans le secret de Dieu. «Le processus ayant trait à la révision constitutionnelle a pris du temps et prendra encore, peut-être, un temps supplémentaire», a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal électronique TSA. Ces prolongations vont donner raison aux redresseurs qui ne voient aucun rapport entre le congrès et la Constitution. «La Constitution n'intéresse pas trop notre problème qui est plus grave que la Constitution», a avoué l'ancien coordinateur du bureau politique Aberahmane Belayat. Contacté par nos soins, cet opposant de Saâdani estime que la direction tente de gagner du temps pour placer ses pions. M.Belayat estime que l'histoire de la Constitution n'est qu'un alibi pour la direction. Après les dernières déclarations du secrétaire général, M.Belayat affirme qu'il n'y a plus de doute sur la volonté d'éliminer le comité central. «Le comité central n'existe plus pour Saâdani», a souligné notre interlocuteur en précisant que ce dernier enfonce davantage le droit et les statuts du parti. Amar Saâdani veut préparer un congrès sur mesure pour placer ses proches et éloigner ses opposants des futures instances du parti. C'est pourquoi il gèle le comité central, plus haute instance du parti et préfère s'en remettre à la base. Le secrétaire général multiplie les déclarations ces derniers temps en assurant que le congrès sera préparé par la base et pour la base. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'issue de la réunion du bureau politique Saâdani avait annoncé que les commissions de wilayas en charge des préparatifs du congrès ont été installées au niveau des mouhafadhas et que des instructions liées aux préparatifs ont été données ce jour-même. Or, Saâdani n'a jamais convoqué la commission nationale chargée de la préparation du congrès qui est composée des membres du comité central. Cette situation va davantage compliquer la crise au sein du parti. «Saâdani veut travailler avec la base qu'il a préfabriquée», a indiqué M.Belayat tout en promettant des représailles. «Les membres du comité central et les militants ne peuvent plus se taire sur cette situation», a menacé notre interlocuteur en précisant que toutes les éventualités sont possibles. Plus explicite, M.Belayat affirme que les mouhafadhas ne pourront plus fonctionner. Autrement dit, les militants vont paralyser les structures au niveau de la base et ce en guise de représailles. Ce n'est pas tout. Les adversaires vont également perturber les activités du secrétaire général comme ce fut le cas à Batna. Ce qui démontre que la crise promet de beaux jours au parti majoritaire.