Au FLN, les choses ne sont jamais simples. Les préparatifs du 10e congrès du parti prévu pour la fin de ce mois s'accomplissent dans une ambiance quelque peu électrique, entre la direction du parti qui affiche cependant sa sérénité et le clan agissant sous la conduite de Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du bureau politique (BP). Saâdani n'a pas manqué à l'occasion, hier, de charger Belayat et de rappeler que le 10e congrès aura bel et bien lieu à la date prévue. «Il prétend que 2/3 des membres du comité central lui sont acquis, si tel était le cas, qu'il fasse alors une demande au secrétariat du parti pour tenir son congrès parallèle», a indiqué le SG du FLN sans nommer son adversaire. En décodé, Belayat et son groupe ne représentent qu'une poignée de militants sans influence et qui sont beaucoup plus présents, médiatiquement parlant, sur le terrain, a encore soutenu Saâdani en substance. Le SG du FLN lui dénie même le statut de coordinateur. «Ce statut n'existe nulle part dans le règlement interne du parti», a-t-il martelé lors d'un point de presse improvisé avant la tenue, à huis clos, de la réunion du bureau politique du FLN en fin d'après-midi d'hier au siège national du parti. Par la même occasion, Amar Saâdani n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour affirmer que la tenue du 10e congrès se tiendra bel et bien à la date prévue, soit les 28, 29 et 30 mai. A ce propos, rappelons qu'une plainte a été déposée par le groupe de Belayat auprès de la chambre administrative pour contester le quitus accordé par l'administration à la direction du FLN, pour tenir son congrès. La décision de la justice est attendue pour demain, mais Saâdani se montre d'ores et déjà serein. «Cette plainte ne changera rien et ne va nullement perturber l'organisation du 10e congrès», a-t-il assuré. Quelque 5000 participants sont attendus par ailleurs au 10e congrès du FLN, a affirmé en outre le SG du parti. La mise en place des comités de préparation de cet événement devra intervenir au plus tard demain, a-t-il également révélé. L'installation de ces mêmes comités fait suite à la mise sur pied des commissions des mouhafadhas du parti, a-t-il précisé. «Belkhadem n'est qu'un simple militant» Le FLN est un parti rassembleur et l'exclusion est bannie de nos pratiques, fera comprendre le SG du parti. «N'importe quel responsable qui osera faire dans l'exclusion subira lui-même cette sentence», a-t-il averti. «Vous aussi les journalistes vous devez adhérer au FLN et vous êtes les bienvenus», dira-t-il par ailleurs sur un ton ironique. Interrogé sur la place qu'occupe Abdelaziz Belkhadem au sein du parti, le SG du FLN fera comprendre que le concerné est tout juste un militant comme les autres avec cette spécificité qu'il est membre du comité central (CC). Saâdani a plaidé pour le rajeunissement des structures du parti. Il ne manquera pas aussi de revendiquer implicitement la tête de l'Exécutif. «Nous sommes pour un gouvernent politique. Le peuple a voté pour des partis et leurs programmes et non pas pour des personnes, mais cela ne veut pas dire que l'on va se passer des ministres technocrates», a-t-il déclaré. Enfin, interrogé sur le probable retour d'Ahmed Ouyahia à la tête du RND, il s'abstiendra de faire des commentaires, arguant que cette question est «interne» au RND.