Le MNLA a modéré sa position, sans renoncer à obtenir un statut politique et juridique de ce territoire du Nord-Mali. Et c'est à ce niveau que le processus de paix a bloqué jusqu'ici. Moussa Acharatoumane explique, en partie, les raisons de ce blocage. Liberté : En tant que principal mouvement belligérant, le MNLA est accusé d'entraîner les autres mouvements de la CMA sur la voie du refus de signer l'accord d'Alger. Est-ce le cas ou tous les membres de la CMA partagent votre position concernant tous les points contestés de ce document ? Moussa Ag Acharatoumane : Nous tenons à préciser que la CMA, en général, et le MNLA en particulier, n'ont jamais dit qu'ils s'opposaient à une signature. La CMA a expliqué qu'une signature doit advenir sur un document qui fait l'unanimité, surtout de la part des deux parties belligérantes, c'est-à-dire le Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad. Voilà donc la position de la CMA. Malheureusement, cet accord est loin de faire l'unanimité des deux côtés et, de ce fait, il faut une compréhension commune de ce qu'on veut faire avant de parler de signature. C'est une position de la coordination sans exception. Comment expliquez-vous les attaques répétées de Gatia contre les positions de la CMA, à la veille de chaque round de discussion et/ou de conclusion d'un accord de paix ? Nous avons déjà précisé que c'est une multitude de forces nuisibles qui nous ont attaqués à Ménaka. Ces forces sont composées de toutes les milices pro-maliennes, de terroristes, de trafiquants de drogue, de militaires maliens habillés en miliciens, etc. Cela prouve à l'opinion internationale qu'il y a des acteurs au Mali qui ne veulent nullement la paix et qui entretiennent le désordre, la désolation et la peur. Ils font régner un climat de terreur pour éviter toute issue à cette crise. Il faut le dire et les dénoncer ces acteurs. Sous la pression internationale, le MNLA a accepté de participer au dialogue intermalien d'Alger, en renonçant à l'indépendance de l'Azawad. Y renoncez-vous définitivement ? Aucune pression ne nous a fait accepter les négociations d'Alger. C'est un principe pour nous de répondre à toute offre de recherche d'une solution à cette crise, à travers le dialogue. C'est pour cette raison que nous étions à Ouagadougou (Burkina Faso), ensuite à Alger. Et demain, s'il le faut, nous continuerons d'accepter cette offre qui est la seule issue à ce conflit qui nous oppose au gouvernement malien. Quant à l'indépendance, je pense que nous avons reconnu l'intégrité territoriale du Mali et c'est dans ce cadre que nous posons nos revendications, nos demandes, nos observations, dans le cadre de la recherche d'une solution.