Résumé : Salem s'est calmé. La vie a repris son cours tranquille. Les années passent. Lorsqu'il obtient son bac avec mention, Maria lui offre un voyage. Mais ce dernier la surprend. Il veut se recueillir sur la tombe de son père. Il promet de fleurir sa tombe quand elle ne sera plus de ce monde... - Pourquoi maman ? À chaque fois que je parle de lui, tu deviens triste ! Pourquoi ? Maria, en larmes, le regarde. - J'ai peur que la mort rôde autour de toi si tu fréquentes le cimetière ! Je ne veux pas te perdre ! - C'est quoi ces salades ? Mon père ne va pas sortir son bras pour me retenir ! Arrête de pleurer et d'avoir des pensées morbides ! Maria sent ses oreilles bourdonner. Elle se lève et marche lentement vers sa chambre où elle va s'allonger. Elle s'enferme dans un silence qui exaspère son fils. Elle a une grosse boule dans la gorge. Les larmes continuent de couler. - Je croyais que tu serais contente ! Que cela te ferait plaisir ! Je voulais... Maria lève la main, comme pour l'empêcher de poursuivre. Elle lui tourne le dos et se mord la lèvre pour ne pas gémir. - Arrête de pleurer ! Tu exagères. Toutes ces larmes parce que j'ai envie de partir, dit-il alors que son portable vibre dans sa poche. Oui Ali ?... Ok, je te rejoins au salon ! Man, je sors ! dit-il à son intention quand il a fini de parler à son ami. Maria est soulagée en l'entendant sortir de la chambre. La porte d'entrée claque derrière lui. Elle se redresse et s'essuie les joues. Encore une fois, la situation lui échappait. Tous ces mensonges sont comme une bombe à retardement qui finirait par exploser. S'il ne part pas cette année au Maroc, il le fera lorsqu'il sera indépendant. Il se rendra compte de ses propres yeux que son père n'est pas mort et enterré là-bas. Il allait la détester. Jamais il ne lui pardonnera. Elle allait le perdre. Son portable sonne. Elle va au salon le prendre. Des larmes coulent en reconnaissant le numéro de Dalila. Celle-ci devine à sa voix que ça ne va pas. Elle l'entend renifler. - Que tu pleures le jour des résultats, je peux comprendre, dit-elle. Allez, c'est quoi ces larmes ? - C'est trop long à raconter, murmure-t-elle. Dalila rit doucement. - Je suis à quelques minutes de chez toi ! Je voulais vous féliciter ! - Tu n'as pas choisi le bon moment... - Je ne repartirai pas maintenant, ma chérie ! À tout de suite ! J'arrive ! Quelques minutes plus tard, Maria fond en larmes dans les bras de son amie qui panique presque. - Mais que s'est-il passé ? Salem n'a rien j'espère ? Maria secoue la tête, rassurant Dalila. Cette dernière tente de la réconforter mais elle doit savoir. Elle la sermonne un peu. Une fois que Maria s'est ressaisie, elles vont s'asseoir au salon. - Raconte-moi ce qui se passe ! Qu'est-ce qui te bouleverse à ce point ! - Salem veut se recueillir sur la tombe de son père ! - Allah ou akbar ! Tu vois où t'ont menée les mensonges ! H'ram alik ! Tu l'as privé de l'affection de son père ! Est-ce que tu te rends compte qu'il a grandi avec des mensonges qui vont détruire votre relation ! Là, il t'adore, mais lorsqu'il connaîtra la vérité, je te jure qu'il va te haïr ! - Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que je vais devenir ? S'il me quitte, je meurs ! - Je t'ai toujours conseillée de rectifier le tir mais tu n'en as fait qu'à ta tête ! Voilà le résultat ! Ils vivent dans la même ville et ne se connaissent pas ! Tous deux vont t'en vouloir à mort ! Yahia n'a pas de fils ! - Tu veux que je lui serve tout sur un plateau en argent ! Il n'aura pas mon fils ! Tu n'as pas intérêt à le lui dire ! - Mon amie, j'ai gardé le silence toutes ces années ! Je n'ai pas besoin de la leur dire, dit Dalila. Ils finiront par tout découvrir par eux-mêmes ! (À suivre) A. K.