Cinquieme chapitre : Malgré elle... Résumé : Les voisines y vont de bon cœur. Si elle avait de la famille, celle-ci se serait débarrassée d'elle pour laver l'affront. Maria se sent mal. Elle doit se préparer à partir. Notre société ne pardonne pas à la femme d'assumer ses choix, surtout celui d'élever un enfant seule. Pour la première fois de sa vie, elle appelle son père qui n'en portait que le nom... "Ne te fais pas d'illusions, dit une voix en elle. Il n'a jamais été là pour vous. Pourquoi rappellerait-il ? Non, n'attend rien de lui à part son silence et son indifférence !" Maria décide d'appeler Dalila. Elle la sait en pleins préparatifs de son mariage mais elle n'a pas le choix. Elle doit prendre les devants. Elle lui demande de passer voir l'agence immobilière s'il n'y aurait pas de F1 meublé de disponible, même en dehors d'Alger. - Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? - Je vais quitter Oran. Je retourne à Alger, le temps de voir ce que je vais faire ensuite ! Je te prierais de garder cela entre nous ! Je ne veux pas que Souad mette Yahia au courant de ma présence à Alger ! J'ai assez de soucis comme ça ! - Raconte-moi ! Qu'est-il arrivé ? - Je ne veux plus rester ici ! Trouve-moi où aller, la prie Maria. Je sais que tu as beaucoup de choses à faire mais je ne peux pas me déplacer sans mon fils ! Je n'ai personne à qui le confier ! - Bien, je m'en occupe, promet Dalila. Tu me raconteras tout à votre arrivée. Je passe voir les agences cet après-midi. En fait, je viens de me rappeler qu'une cousine de Nadir est agent commercial dans une agence. Je vais l'appeler. Maria se sent un peu mieux maintenant qu'elle avait confié à Dalila de lui trouver un appartement. Elle ne peut pas aller à l'hôtel indéfiniment. Son fils est habitué au calme. Elle ne veut pas le perturber. La jeune femme ne se rend pas à la crèche pour le récupérer. Elle va dans sa chambre et sort ses valises. Elle se met à ranger leurs vêtements. Les affaires dont elle n'avait plus besoin et qu'elle avait déjà mises de côté, la veille, iraient aux nécessiteux. - Tant pis, je ne peux pas traîner ici ! se dit-elle. Salem est tout ce que j'ai de plus précieux ! Je dois partir avant qu'il ne nous arrive un malheur ! En fin de journée, elle ira chercher son fils, tout en surveillant ses arrières. Elle a bien entendu ses voisines sortir sur le palier et cracher derrière elle. Tant qu'elles ne la lapidaient pas ou n'encourageaient pas leurs rejetons à le faire ! Ce soir-là, elle ne fermera pas l'œil de toute la nuit. Elle espérait que son père appelle. Depuis quelques heures, elle pense sérieusement à quitter le pays. Il n'y a qu'à l'étranger qu'elle pourra élever son fils sans craindre pour leur sécurité et où elle ne sera pas mal vue. - Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi ? murmure-t-elle en bordant son fils, émue jusqu'aux larmes. Malgré toutes les émotions que j'ai vécues, mon amour pour toi me donne des ailes ! Allah me pardonnera tout ce que j'ai fait ! Si j'ai toujours trouvé des solutions, c'est parce qu'Il ne m'a pas abandonnée ! Même si j'ignore de quoi sera fait demain, Il sera avec nous ! Dors mon ange, dors mon amour ! Maman est là pour veiller sur toi ! Ce n'est qu'au petit matin qu'elle s'endort d'épuisement. C'est son fils qui la réveille. Elle le prend dans son lit. Elle le garde contre elle, pour se sentir bien, pour bien commencer la journée. Elle regarde son réveil. Il est plus de huit heures. Le téléphone sonne dans le salon. Salem, dans ses bras, elle s'empresse de décrocher. - Allô, Dalila ? Ce n'est pas elle, mais Dahmane... (À suivre) A. K.