On n'en compte plus les piétons qui ont trébuché dans l'excavation qui s'est formée à hauteur du 73, rue Didouche-Mourad. En fait de trou, la cavité a plutôt le profil d'un gîte de rats ! En témoigne la poignée de grains de mort au rat "racumin" éparpillés à l'intérieur de l'antre de ces rongeurs. Et dire qu'il était convenu d'en faire un trottoir. Or, et au lieu de ça, le contribuable a eu droit à un trottoir aussi mou qu'un morceau de fromage gruyère, où les rats ont creusé leurs trous. Et depuis, les rats se rient de l'inaptitude du maçon à concevoir un trottoir comme il se doit, et le maçon se rie de l'APC pour ne pas avoir décelé à temps les malfaçons lors de la réception provisoire de l'ouvrage. Au demeurant, c'est le citoyen qui titube à tout bout de trottoir, pendant que ces dames s'éclaboussent l'orteil et la sandale d'une eau stagnante, noirâtre, nauséabonde qui jaillie d'un dallage douteux. Tout bien considéré, le mieux est d'adopter la marche à la file indienne afin de ne pas se prendre le pied dans ces ratières. Du reste, c'en est ainsi sur l'ensemble des artères de la capitale, où il s'agît d'ouvrir l'œil pour ne pas s'affaisser de tout son long. Donc, le mieux est d'avoir recours à la goudronneuse, seule apte à arrêter la... "saignée" en dinars sonnants et trébuchants. Première étape, le trottoir en face de la salle de cinéma l'Algeria (ex-Versailles) a fait tapis neuf, à la faveur d'une couche de goudron qui s'est substituée ainsi au carrelage chancelant. Certes, s'il est vrai que le prestige de la rue Didouche-Mourad s'en trouve altéré, en revanche c'est la solution qui sied le mieux en attendant d'avoir recours aux appels d'offres internationaux pour la réfection des trottoirs. Et là, le maçon du terroir aura beaucoup à apprendre de son homologue l'étranger en matière de confortement de trottoirs. Pour conclure, l'ultime solution du goudron reste l'incontestable preuve que le savoir-faire inhérent à la réfection des trottoirs s'en trouve au-dessus des capacités de nos maçons. S'il en est une preuve, celle-ci s'en trouvera enfouie dans le goudron, qui ne bougera plus d'un iota. L. N.