C'est sur initiative du wali d'Alger que la réfection des trottoirs de la capitale a été prise en charge. Se trouvant dans un état lamentable, ces trottoirs offrent un tableau hideux aux passants. Parfois des bouts de fer ou des monticules de gravats constituent un danger. Et combien de fois des chutes de personnes ont été enregistrées à cause de ce laisser-aller. Il fallait que cela cesse. Ces derniers temps, la réfection des trottoirs bat son plein. Plusieurs chantiers sont lancés à travers les grandes artères de la capitale et les ouvriers sont à pied d'œuvre pour faire de ce chemin piéton un endroit agréable et sans risque. On voit des équipes s'échiner le long des boulevards Zirout-Youcef, Mohamed-V ou Asselah Hocine. La capitale doit retrouver son lustre d'antan. Les matériaux utilisés cette fois-ci sont de premier choix. Les maçons travaillent à une cadence respectable. Les grands boulevards sont les premiers à subir ce lifting. Hafida, étudiante en droit, rencontrée au boulevard Zirout-Youcef, a poussé un ouf de soulagement en voyant un trottoir dont les travaux ont été achevés. « Du gris avec du jaune ocre, cela tranche avec le blanc des immeubles et le bleu de la mer », nous dit-elle. Mais ce qu'elle déplore, c'est la non-uniformisation. Cette étudiante donne l'exemple des deux trottoirs longeant une grande route et pavés différemment. Tandis que d'autres trottoirs sont carrément goudronnés ou cimentés. Et le reste ? Abdelhamid Boudaoud, président du collège national des experts architectes, partage cet avis. Il souligne que dans les 57 communes qui composent la capitale, certains matériaux utilisés pour daller ou paver les trottoirs ne répondent pas aux normes. « Le trottoir doit être haut de 30 à 40 cm par rapport à la chaussée. Les dalles choisies doivent être approuvées par un laboratoire d'expertise qui délivre un certificat de garanti. Ce que nous constatons sur le terrain est que dès qu'une roue touche un carreau, ce dernier est fendu en deux ou craquelé. Or un bon matériau a une durée de vie minimum de cinq ans. En plus, ce qui a été constaté, c'est que les travaux ne sont pas suivis ou contrôlés par un technicien ou un architecte ». Cet architecte fera remarquer que la réhabilitation du trottoir est tributaire du mobilier qui doit suivre. Il cite entre autres, le manque flagrant de sanitaires, d'espaces verts, de bancs publics... Les voitures stationnées anarchiquement portent aussi atteinte à l'environnement. Au niveau de l'APC de La Casbah, on se dit conscient du problème des trottoirs mal finis à cause du mortier mal dosé. Certains matériaux ne sont pas faits pour les trottoirs, reconnaît un responsable. A titre d'exemple, à la place des Martyrs, la dalle de sol utilisée du temps du gouvernorat est glissante. Concernant la réfection des trottoirs, l'APC de La Casbah compte 2 km de route nationale qui va de la DGSN jusqu'à la gare ferroviaire, et 6 km de chemins vicinaux.Trois opérations seront lancées incessamment pour la réfection des trottoirs par rapport à trois sources de financement dont dispose l'APC. Il s'agit des fonds de la commune, de la subvention de la wilaya et du PCD (plan communal de développement). Des entreprises seront sélectionnées. Toutefois, le choix des matériaux n'a pas encore été discuté. Mais dans un premier temps, l'on pense déjà à uniformiser le dallage des trottoirs des principaux boulevards du front de mer dont les travaux ont été déjà entamés à Zirout-Youcef.