Au moment où le gouvernement irakien prépare l'offensive pour reprendre la ville de Ramadi, ville stratégique de la plus importante province, Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, tombée aux mains de Daech, le président américain a réuni le Conseil de sécurité national pour décider de l'aide à apporter aux tribus irakiennes chiites appelées à la rescousse par le régime de Bagdad. "Nous étudions comment soutenir le mieux possible les forces au sol à Al-Anbar, en particulier en accélérant la formation et l'équipement des tribus locales et en soutenant l'opération pour reprendre Ramadi", a indiqué le Conseil de sécurité nationale (NSC) après une réunion mardi soir avec le président Barack Obama, principal allié du pouvoir irakien. "Il n'y a pas de changement formel de stratégie", a expliqué le porte-parole du NSC, cité par les agences de presse, en annonçant l'accélération de l'aide aux tribus. "Il s'agit plutôt d'ajuster le calendrier", a-t-il dit. Entre-temps, les milices chiites soutenues par l'Iran, ennemi des Etats-Unis, vont prendre la tête de la contre-offensive pour reprendre Ramadi, après l'appel à l'aide lancé par le gouvernement à majorité chiite de Haider Al-Abadi. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que ces milices s'impliquent. Conjointement avec des commandants iraniens, elles avaient aidé déjà les troupes irakiennes à reprendre notamment la ville clé de Tikrit. Pour les Etats-Unis, la chute de Ramadi qui a vu une retraite chaotique de l'armée, représentait un "revers" et que désormais les milices ont "un rôle à jouer tant qu'elles sont sous le contrôle du gouvernement irakien". Face au feu des critiques après la déconfiture, le chef du gouvernement irakien n'avait d'autre choix que de faire appel à la coalition chiite des "unités de mobilisation populaire", jusque-là tenue à l'écart d'Al-Anbar pour éviter de s'aliéner la population majoritairement sunnite de la province. "La défaite (à Ramadi) pouvait être évitée. Ni l'EI ni un autre groupe issu d'Al-Qaïda n'ont jamais pu prendre une ville importante défendue activement par les Etats-Unis en collaboration avec les forces locales", a estimé l'Institute for the Study of War dans Le Washington Post. "C'est ce qui arrive quand une politique de demi-mesures et de restrictions fait face à un ennemi habile et déterminé sur le champ de bataille", a-t-il conclu. L'aide américaine, dont des conseillers basés dans la base Al-Assad dans la province même d'Al-Anbar, n'a pas été à la hauteur des tactiques militaires agressives de l'EI. M. T.