Le ministère du Commerce est appelé à trouver des solutions à la problématique des prix qui suivent une tendance baissière chez les grossistes en fruits et légumes et prennent en revanche leur envol au sein des détaillants. Des observateurs très au fait du marché reconnaissent la baisse des prix ces derniers jours. Un constat que partage également le consommateur, abstraction faite des habitants de certains quartiers réputés pour la cherté de la vie. Les tarifs de quelques fruits et légumes pratiqués par certains détaillants dépassent, néanmoins, tout entendement. Les prix étant libres, ils saisissent cette opportunité pour augmenter de 50%, voire de 100%, les coûts des marchandises achetées auprès des grossistes. Une telle pratique est en elle-même permise d'autant que la réglementation l'autorise, mais ses conséquences sur le pouvoir d'achat des ménages demeurent impitoyables. Le commerçant doit réaliser des bénéfices et doit, par conséquent, réagir, en toute légitimité, en fonction de la demande. Et si un produit est proposé à 10 DA, par exemple, au marché de gros, lui, il le vendra à 100 DA sans être inquiété outre mesure par les agents contrôleurs du ministère de tutelle. Ces derniers, en effet, contrôlent uniquement la qualité et détournent sciemment leur regard des prix exorbitants affichés. Le citoyen se trouve parfois dans l'obligation de faire son deuil de quelques légumes ou fruits étant donné cette hausse exagérée de la tarification. Pour cette fois-ci, une bactérie a eu raison de la récolte de la carotte. Ce qui a contraint les agriculteurs à abandonner leur production sur les champs, provoquant ainsi une rareté du produit sur le marché et, par voie de conséquence, une hausse des prix. L'une des solutions que propose l'Association nationale des mandataires est de fixer la marge bénéficiaire de ces commerçants entre 30 et 35%. Par ailleurs, l'approche du mois de Ramadhan, synonyme de flambée des prix, commence à préoccuper les ménages, notamment ceux aux bourses moyennes. Conscient de cette appréhension des citoyens, le ministère de tutelle a décidé de constituer d'importants stocks de denrées alimentaires de base qui seront mis en vente à l'approche de ce mois. L'objectif recherché est de faire baisser un tant soit peu la tension qui s'empare du marché national, durant les premiers jours du mois sacré. Le ministère prépare une offre conséquente en produits alimentaires à même de couvrir la demande souvent urgente à cette période de l'année. La mission est confiée aux offices de régulation, tels que l'Oaic, l'Onil, l'Onilev, Giplait, Eriad... et aux unités de production avec lesquels la tutelle a tenu des réunions ces derniers jours. "Selon les données présentées lors de ces rencontres qui vont se poursuivre jusqu'à début juin prochain, les produits alimentaires seront disponibles en quantité et en qualité", affirme le directeur général de la régulation auprès du ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane. Le marché devra être en principe suffisamment approvisionné en produits agricoles frais, d'autant plus que le mois de Ramadhan coïncidera avec la saison des récoltes surtout de la pomme de terre, de l'oignon et de la tomate. Les prix des fruits et légumes connaissent souvent, faut-il le préciser, une flambée durant la première semaine du mois sacré, en raison de la forte demande exprimée par les ménages. B. K.