Le responsable des Journées nationales de la musique classique, organisées du 12 au 16 mai par l'IRFM de Batna au Théâtre régional de la ville, dresse un petit bilan de la manifestation qui a attiré un nombreux public mais également plus de 160 étudiants musiciens des annexes et instituts des différentes wilayas du pays. Il revient, en outre, sur les actions et le travail de l'IFRM. Liberté : Avant de revenir sur la 3e édition des Journées nationales de la musique classique, pourriez-vous évoquer, même brièvement, l'IRFM de Batna qui est passé d'annexe à institut régional ? Chaïb Setti Belkacem : L'Institut régional de la formation musicale de Batna est l'un des plus grands établissements culturels financé par le ministère de la Culture destiné au rayonnement de la pratique et de la culture musicale. C'est vrai qu'à ses débuts, c'est-à-dire à son ouverture le 21 octobre 1987, c'était une annexe, et c'est en 1992 qu'il a été hissé au rang d'un institut régional. Ce n'était certes pas une partie de plaisir, ni une partie gagnée d'avance, nous avons tous travaillé pour maintenir l'annexe ouverte, puis ouvrir l'institut régional. De plus, l'ouverture de cet établissement dans les Aurès n'est pas fortuite, puisque la région possède un riche patrimoine musical et c'est à notre institution de le prendre charge, de le valoriser, protéger et répertorier. Je souhaiterais également souligner que l'IRFM a une vocation éducative, culturelle et scientifique. Nous avons tracé des objectifs à court et long termes afin de prendre en charge des talents émergents, donner la chance à des musiciens débutants ou autodidactes, découvrir et laisser s'épanouir des genres musicaux locaux... d'où notre travail de proximité. Comment est venue l'idée de l'organisation de ces Journées de la musique classique ? à Batna et dans toute sa région, il existe des genres musicaux mais aussi et surtout des capacités, c'est-à-dire de jeunes musiciens qui ne demandent qu'à être orientés et encadrés, et c'est ce que nous faisons. Lors de nos différents déplacements dans le cadre d'échanges à l'intérieur du pays, mais surtout à l'extérieur, nous avons constaté que nous n'avions rien à envier aux grandes écoles de musique et orchestres de musique universelle. De là est venue l'idée d'organiser à notre niveau, dans notre établissement, des journées de musique classique. Je précise que ce festival de la musique classique a été interrompu lors de la décennie noire où nous étions obligés d'arrêter cette activité et de la reprendre depuis trois ans. Les musiciens et enseignants ainsi que l'Orchestre philharmonique auressien ont tous contribué au lancement et au redémarrage. Vous semblez profiter à chaque fois des lacunes des éditions précédentes pour rectifier et améliorer l'organisation... En réalité nous n'avons rien inventé mais nous avons beaucoup observé. Comme vous le dites si bien, notre établissement qui n'était qu'une annexe est devenu institut régional, et cela nous a aussi appris à voir grand. Nous avons reçu plus de 160 invités, entre professeurs, étudiants musiciens et intervenants lors de cette édition, et nous avons beaucoup appris des éditions précédentes. à chaque rendez-vous, nous apportons des améliorations qui donnent chaque fois des satisfactions, sachant que nous avons reçu la totalité des instituts, conservatoires et annexes. Désormais, la fête de la musique classique est dans l'agenda des citoyens de la ville de Batna et même des villes limitrophes. Nous souhaitons aller vers l'universel, comme l'intitulé des journées, c'est-à-dire voir la participation d'orchestres de l'étranger. Le contact et l'échange sont très importants pour nous. Nous avons voulu confirmer, et c'est chose faite je crois selon les échos qui me parviennent de tous les acteurs de cette rencontre. Je considère, en fait, que cette édition est celle de la confirmation Des objectifs pour l'avenir et les prochaines éditions ? Oui bien sûr, mais nous souhaitons d'abord voir ce rendez-vous de la musique classique pérennisé et institutionnalisé. Nous le méritons bien ! Nos invités, les étudiants musiciens, mais surtout les enseignants, à l'exemple de Salim Dada, musicien, compositeur et musicologue, qui était présent lors de cette 3e édition pour animer des master class, rejoignent cette idée de l'institutionnalisation, mais aussi de la perfection pour aller vers le professionnalisme, l'universel, et pourquoi pas instaurer un prix à l'occasion de cette manifestation. Nous avons, en outre, inauguré récemment la salle de conférences au nom du défunt Bekouche Mostefa, le premier directeur de cet établissement. Par ailleurs, on revient toujours aux différentes recommandations du festival de la musique classique : les instituts et annexes doivent impérativement concentrer leurs efforts sur le travail de qualité, mettre en exergue les richesses du terroir et s'inscrire dans l'universel. Je tiens à remercier mais surtout encourager les étudiants qui ont fait de grands efforts. R. H.