Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, s'est moqué de ce qu'il estime être le réveil tardif du gouvernement quant à la nécessité de changer de cap pour faire face à la crise qui s'annonce à cause de la chute des prix du baril de pétrole. "Sabah el-kheir Sellal (bonjour Sellal, ndlr)", a titré Soufiane Djilali son communiqué. "Après de longs mois de déni de la réalité, choqué par la chute imprévue des prix du pétrole, le pouvoir semble sortir de sa torpeur. C'est qu'il revient de loin !", s'est-il, d'emblée, attaqué à Bouteflika et à sa gouvernance. Le procès fait par Soufiane Djilali est des plus sévères : "Depuis 1999, le peuple a eu ‘droit' à une loi de finances pour budgétiser 50% de ses revenus. Les autres 50% étaient à la disposition du gouvernement sans loi et sans contrôle. Le régime de monsieur Bouteflika a utilisé à sa convenance autant d'argent que le reste des Algériens !" Cela dit, c'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal — dont les toutes dernières prévisions alarmistes sur la baisse des réserves de change de l'Algérie ont été l'alibi de ce communiqué — qui a eu droit aux flèches décochées par Soufiane Djilali. "Il y a à peine plus d'une année, M. Sellal, alors directeur de campagne d'un candidat fantôme, promettait monts et merveilles à des auditoires crédules que la crise ne nous concerne pas, que Mascara allait devenir la Californie, que nous allons construire 2 millions de logements, que nous allons créer 2 millions d'emplois'', qu'il était facile de dire aux jeunes : ‘‘Vous avez l'argent de l'Ansej pour vous marier.'' Et de conclure : "Après avoir bloqué le développement du pays (...), ce pouvoir, par la bouche de M. Sellal, vient nous annoncer qu'il va devoir ‘siphonner' le reste des réserves d'ici à 2019." L. H.