Lors d'un meeting qu'il a animé hier, à Besbes, à 60 kilomètres du chef-lieu de la wilaya d'El-Tarf, le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, a appelé le DRS à ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort du wali d'Annaba, feu Mohamed Mounib Sendid, décédé mardi dernier dans une clinique privée spécialisée de Paris et qui, selon l'orateur, aurait subi des pressions de la part de "la mafia locale du foncier, ainsi que de hauts responsables civils et militaires". Soufiane Djilali, qui a rendu un vibrant hommage au wali d'Annaba, a déclaré : "Le défunt était un commis de l'Etat honnête, il a barré la route à la mafia du foncier." Et d'ajouter : "Nous demandons une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances de la mort du wali d'Annaba. Et c'est au vice-ministre de la Défense, Gaïd-Salah, de mener cette enquête." Cette enquête devrait, selon lui, concerner également d'autres wilayas comme Alger, Oran ou encore Msila où "des lots de terrain, des espaces publics sont distribués de manière illégale à des promoteurs hors-la-loi". Et d'ajouter que "le décès du wali d'Annaba est un précédent qui ne devrait pas passer sous silence". Le président du parti Jil Jadid n'a pas manqué, par ailleurs, de pointer un doigt accusateur en direction du pouvoir, lequel, selon lui, est "responsable de la situation chaotique dans laquelle se trouve actuellement l'Algérie". "J'aurais pu interpeller le Président, mais je n'ai pas pu le faire sachant la vacance du pouvoir depuis des années", dira-t-il encore. Et de préciser que "le président de la République n'est pas au courant de ce qui se passe dans le pays". Fustigeant le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et les dernières mesures prises au lendemain de la chute du prix du pétrole et qui, selon lui, pousseront la population à l'émeute, Soufiane Djilali affirmera : "Sellal demande aux Algériens de serrer la ceinture, il a oublié qu'il a dépensé des sommes colossales qui se chiffrent à des milliards pendant la campagne présidentielle." Et de lancer : "Abdelmalek Sellal devait commencer par son propre gouvernement, diminuer leur train de vie et réduire de 50% leurs salaires, leurs villas et leurs comptes en devises à l'étranger." En fait, le pouvoir en place a fait fi, selon l'orateur, des recommandations de l'opposition quant à réduire les dépenses et prendre des mesures pour se prémunir contre une éventuelle baisse du prix du pétrole. "Aujourd'hui, le pays est en pleine crise, que le pouvoir minimise", soulignera le président de Jil Jadid, avant de conclure avec un appel lancé en direction d'Abdelmalek Sellal, l'invitant à démissionner de son poste de Premier ministre. Enfin, commentant l'affaire du journaliste et écrivain Kamel Daoud, le président de Jil Jadid dira : "Le pouvoir menace de revenir au désordre sécuritaire qui a marqué les années 1990, si l'opposition continue à lui mettre la pression." T. B.