Apulée de Madaure, un fils de l'Algérie, célèbre dans le monde entier, étudié dans des centaines d'ouvrages historiques, présents dans de nombreuses encyclopédies, reste encore très peu connu dans le pays qui l'a vu naître. À plusieurs occasions, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, n'a cessé de répéter que désormais l'institution adopte une nouvelle stratégie de travail, basée sur la proximité. Une vision pragmatique, sachant que dans tout ce labeur, le plus important reste la traduction et la dimension nationale de tamazight ; un leitmotiv cher au secrétaire général du HCA. Les sorties sur terrain, rencontres, débats, projets de publication, de traduction, recherche dans le domaine de la toponymie, enseignement de tamazight et autre activité qui ont eu lieu aux quatre coins du pays (Batna, Jijel, Bouira, Tlemcen, Constantine, Béchar...) sont autant d'activités organisées par le HCA, qui a également organisé des visites en arrière-pays, aussi bien dans les Aurès, la Saoura, le Constantinois, qu'en Kabylie, et toujours dans l'objectif de donner un sens au travail de terrain et de proximité. L'organisation du colloque international du 30 mai au 1er juin 2015, à Souk-Ahras, intitulé "Apulée de M'daourouch, sa vie, son œuvre", ne fait pas l'ombre d'un doute quant aux objectifs de cette rencontre, à savoir la réappropriation de notre histoire millénaire dans sa diversité aussi bien linguistique, historique que culturelle. "Ce n'est que justice", affirment les habitants de Souk-Ahras, et surtout ceux de M'daourouch, ville natale d'Apulée, qui n'ont pas caché leur satisfaction et leur fierté de voir enfin que cette personnalité du patrimoine culturel national revalorisée, et qui mérite, selon un avis unanime, d'être davantage connue dans le pays qui l'a vu naître, il y a près de 2 000 ans. Apulée de Madaure, un fils de l'Algérie, célèbre dans le monde entier, étudié dans des centaines d'ouvrages historiques, présents dans de nombreuses encyclopédies, reste encore très peu connu dans le pays qui l'a vu naître. Apulée, qui vécut l'époque romaine, plus précisément au IIe siècle après J.-C., est considéré par les historiens de la littérature comme l'auteur du tout premier roman au monde : L'Âne d'or ou les Métamorphoses : un récit en 11 tomes qui suscite encore une légitime fierté chez les intellectuels algériens et maghrébins. Cet érudit berbère a été, de son vivant, glorifié et célébré partout où il est passé et où il a vécu. La ville antique de Madaure garde encore aujourd'hui de nombreuses traces de cette renommée. Des vestiges de stèle, de statues et autres monuments érigés en son honneur sont toujours visibles au musée de Madaure et sur le site archéologique environnant, situé à une quarantaine de kilomètres de Souk-Ahras. L'initiative du HCA de lui consacrer un colloque international de trois jours avec la participation d'universitaires algériens, américains, tunisiens, marocains et français, est louable. Plusieurs axes ont été retenus pour la rencontre, dont le substrat culturel dans l'œuvre d'Apulée, l'interculturalité dans l'œuvre d'Apulée et Apulée dans la littérature contemporaine. Une personnalité du patrimoine culturel algérien qui mérite d'être davantage connu chez lui, par ses descendants. La visée du colloque est donc double : il s'agit de saisir Apulée de manière transversale en explorant ses écrits, et les relations qu'il tisse avec son environnement socioculturel. R.H.