L'ouverture du marché de l'emploi grâce au redéploiement du secteur productif et à la consécration de la libre entreprise permettra de résorber le taux inquiétant de chômage, rétablira les véritables échelles de valeurs et limitera, du même coup, le départ de milliers de jeunes vers l'étranger. Divorce, déchirure familiale, absence de repères et difficile intégration économique, les algériens, qui sont établis en France depuis le début des années 1990 après avoir fui le terrorisme, vivent aujourd'hui de véritables drames sociaux. Déclassée, cette communauté veut maintenant rentrer au pays. Mais il ne suffit pas seulement de le vouloir. Leurs enfants qui sont nés sur le sol français refusent cette option. Conséquence : de sérieuses et graves mésententes parentales naissent et finissent, dans certains cas, par produire l'irréparable. Du côté du sud, des milliers de jeunes sans perspectives espèrent arracher un visa et partir à la quête d'une vie meilleure. Eux savent que leur seul objectif est de se faire beaucoup d'argent qu'ils ne pourront jamais gagner dans leur pays et rentrer plus tard au bercail. Dans les deux cas, un problème sérieux et complexe se pose. Si pour les premiers, le rêve d'une intégration dans la vie sociale européenne les a fait tomber de haut, pour les seconds, en revanche, le désespoir d'avoir un jour un salaire, un toit et une famille les pousse à une forme d'émigration qui, au bout, ne règle pas grand-chose. La question du terrorisme ne constitue plus un motif d'émigration. Les difficultés socioéconomiques sont les principales raisons de départs qui ne concernent, aujourd'hui plus que jamais, que les cadres, les ingénieurs et les étudiants. Alors que l'Europe devient de plus en plus sélective en matière de circulation des personnes, les pays du sud peinent à relancer leur économie. Basés jusque-là sur la rente pétrolière, les systèmes économiques hérités du modèle socialiste sont appelés à se réformer pour intégrer les règles de compétitivité et de compétences. L'ouverture du marché de l'emploi grâce au redéploiement du secteur productif et à la consécration de la libre entreprise permettra de résorber le taux inquiétant de chômage, rétablira les véritables échelles de valeurs et limitera, du même coup, le départ de milliers de jeunes vers l'étranger. C'est le seul moyen de redonner espoir. Le discours est martelé aussi bien au Nord qu'au Sud. Face à une Europe qui ne veut plus faire dans la solidarité et qui n'est plus en situation d'accueillir plus de candidats à l'exil, le Sud doit se retrousser les manches et se remettre au travail. S. T.