Dans une déclaration transmise à notre bureau, la section syndicale du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa tient à dénoncer "la décision arbitraire de bloquer la titularisation d'une enseignante, Mme Kenza Dali en l'occurrence, qui ne cesse de subir d'autres attaques, après avoir été victime de harcèlement sexuel". Selon les propos contenus dans le même document, cette décision a été prise par l'administration rectorale après que les responsables de la faculté des sciences humaines et sociologie eurent décidé de prolonger d'une année la période de stage de l'enseignante, et ce, en dépit de son assiduité "exemplaire" et son rendement jugé "excellent", sachant qu'elle n'est jamais passée en conseil de discipline. Considérant "regrettable et immoral que certains individus essayent de justifier ces blocages, en disant que l'enseignante n'a pas donné satisfaction", les syndicalistes du Cnes s'interrogent : "De quelle satisfaction parlent-ils ?" Devant cette situation de blocage "injustifié", la section du Cnes de Béjaïa a interpellé le recteur de l'université afin de "rétablir l'enseignante en question dans ses droits, mais rien n'a été fait", affirmant que "bien au contraire, la collègue vient de subir d'autres attaques, notamment des notifications de retenue sur salaire sans recevoir aucun questionnaire pour de prétendus absences et retards". Les responsables du Cnes à Béjaïa ne se sont pas arrêtés là, puisqu'ils sont allés jusqu'à interpeller le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), "afin que cessent ces pratiques qu'on croyait révolues", ont-ils souligné. Par ailleurs, il est à noter que nous avons tenté, hier, de joindre le Pr Boualem Saïdani, recteur de l'université de Béjaïa, mais celui-ci est en mission à l'étranger. Toutefois, une source proche de l'administration rectorale, qui a requis l'anonymat, nous a affirmé que "cette affaire qu'on veut, coûte que coûte, ébruiter, a été réellement montée de toutes pièces par ladite enseignante dont les résultats de son stage ont été jugés insatisfaisants" par les responsables de sa faculté. Et en voulant se faire passer pour une victime, "cette dernière n'a pas hésité à alerter les membres du Cnes qui se sont empressés de dramatiser une mise en scène pure et simple !" K.O.