Blatter, c'est fini ! Acculé par les scandales de corruption qui touchent la puissante fédération mondiale, le président Sepp Blatter a dû se résigner hier à remettre sa démission, trois jours seulement après avoir été réélu pour un cinquième mandat par le congrès de la Fifa. "Même si un nouveau mandat m'a été confié, il semble que je ne sois pas soutenu par tous dans le monde du football, c'est pourquoi, je vais convoquer un congrès extraordinaire et remettre mon mandat à disposition", a expliqué Blatter. Et d'ajouter : "Je vais continuer à exercer mes fonctions d'ici là, et je suis désormais libre des contraintes d'une élection. Je vais me concentrer pour engager des réformes ambitieuses. La Fifa fait face à des défis qui ne s'arrêtent pas et a besoin d'une profonde restructuration." Le congrès devrait avoir lieu entre décembre 2015 et mars 2016, a précisé Domenico Scala, président de la commission d'audit de la Fifa, et d'ici là donc, Blatter aura à gérer les affaires courantes. Ce revirement de position de Blatter, qui, il y a quelques jours seulement, affirmait qu'il n'abdiquerait pas devant ses adversaires, notamment le président de l'UEFA, Michel Platini, fait suite inéluctablement à la grande pression américaine. En effet, quelques heures seulement avant l'annonce de sa démission, le New York Times a fait de nouvelles révélations visant, cette fois, le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa et bras droit de M. Blatter. Le quotidien américain a accusé M. Valcke d'être le responsable d'un virement de 10 millions de dollars sur des comptes gérés par l'ancien vice-président de l'organisation, Jack Warner, mis en cause par la justice américaine dans un scandale de corruption. Mercredi dernier, le département de la Justice a inculpé pour corruption neuf élus de la Fifa et cinq partenaires de l'instance mondiale du football, pour des faits s'étalant sur les 24 dernières années. Blatter lui-même affirmait au lendemain de son élection que le timing choisi pour de telles révélations laissait supposer que des parties voulaient son départ de la Fifa, à commencer par les Américains. Le chef de file des frondeurs, Michel Platini, a estimé hier que la démission de Sepp Blatter de la présidence de la Fifa est "une décision difficile, courageuse, et c'est la bonne décision". Désormais, les portes de la Fifa sont grandes ouvertes pour Platini qui n'a jamais caché son intention de briguer le poste en cas de départ de Blatter. La démission de Blatter peut, également, faire en sorte que la contestation du processus d'attribution du Mondial-2018 en Russie et de celui du Qatar en 2022 prenne corps... S. L.