L'autre lauréat de la soirée dans cette même catégorie, avec le Wihr du jury, est l'Algérien Yacine Bel-Hadj pour "Rani miyet", lui aussi largement applaudi. Vendredi soir au Centre des conventions d'Oran (CCO), la cérémonie de clôture de la 8e édition du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), avec l'annonce des récompenses pour les 3 catégories longs et courts métrages, et documentaire, laissait présager des choix difficiles pour les membres des jurys, et ce devant le parterre des invités dont le ministre de la Culture Mihoubi, le président d'honneur Mohamed-Lakhdar Hamina. Ibrahim Arris, le président du jury des longs métrages l'avait annoncé en déclarant, lors de la cérémonie d'ouverture, que cette édition avait proposé ce qui s'était fait de meilleur dans le cinéma arabe ces dernières années. Et c'est presque sans hésitation que ce dernier et ses camarades du jury ont décerné le Wihr d'Or au réalisateur marocain, Mohammed Mouftakir, pour son film L'Orchestre des aveugles, qui avait déjà recueilli un vrai succès populaire lors de sa projection. Des applaudissements nourris ont conforté ce choix pour un film au scénario original tout en nuance et subtilité avec l'humour en prime. L'autre lauréat de la soirée dans cette même catégorie, avec le Wihr du jury, est l'Algérien Yacine Bel-Hadj pour Rani miyet, lui aussi largement applaudi, dans l'auditorium du CCO. En montant sur scène, le réalisateur ne manquera pas de lancer un message, disant qu'il est triste de voir "les jeunes cinéastes algériens talentueux, obligés d'être reconnus d'abord à l'étranger avant de l'être dans leur propre pays". Là où le choix du jury ne fera pas l'unanimité, ce sont les prix de la meilleure interprétation féminine et masculine. Non pas parce que Sabah El-Jazaïrya et Nour El-Chérif ne le méritaient pas, mais parce qu'en l'état ces deux grands noms du cinéma arabe semblent avoir été honorés pour l'ensemble de leur carrière. Et c'est particulièrement vrai pour Nour El-Chérif dont ont dit qu'il est gravement malade. Celui-ci, d'ailleurs, recevait presque une seconde reconnaissance avec le prix du meilleur scénario attribué au réalisateur égyptien Amir Ramsès pour À l'heure du Caire", qui lui offrira là son dernier grand rôle. Pour les courts métrages, alors que les films en compétition rivalisaient de qualité, la consécration mille fois méritée a été décernée à la Tunisienne Hind Boudjemâa pour son superbe Et Roméo épousa Juliette. Un Wihr d'Or du meilleur court métrage pour une histoire émouvante mais en même temps cruelle, sur les sentiments et l'amour à l'épreuve du temps, à l'aube de la mort. Dans la catégorie des documentaires, une seule distinction a été donnée par les membres du jury qui n'ont avancé aucune explication là-dessus, alors qu'ils ont attribué le Wihr d'Or à Moi je suis avec la mariée du Palestinien Khaled Souliman. Cosigné avec Gabriel de la Grande, ce documentaire qui met en scène 5 Syro-Palestiniens est, en fait, un hommage à tous les réfugiés et migrants en quête d'une terre d'accueil. D. L.