Le cinquantenaire de novembre s'est invité, en 2004, pour rappeler que l'idéal des architectes de la guerre de Libération nationale est toujours en chantier. L'année 2004 est celle de la réélection de Bouteflika. Son programme, c'est la continuation des promesses de 1999. Beaucoup d'annonces qui vont dans le sens de la modernisation et même de l'approfondissement de la démocratie. La normalisation est palpable et le terrorisme est bien derrière nous. La pauvreté a reculé et c'est le Cnes qui l'a annoncé. Ce n'est pas rien mais il faut, cependant, admettre que c'est grâce au pétrole ; c'est donc tout de même, assez précaire. Un quinquennal de 50 milliards de dollars est annoncé sans que ne soit révélée la stratégie qui le sous-tend. Peut-être faudra-t-il attendre ce pacte social que tout le monde évoque pour partir du bon pied. L'Algérie est dans le concert des nations, c'est même un enjeu de la compétition Europe-Amérique. Il reste que les investisseurs ne se bousculent pas encore au portillon, la faute tout simplement à une bureaucratie qui n'arrête pas de conter. Ce que les algériens n'arrivent pas à exorciser, l'Omc le fera probablement. C'est pour bientôt, promet-on. L'Algérie fonctionne à plusieurs vitesses avec des riches immensément riches et des pauvres et des moins pauvres, c'est le challenge d'une économie sociale de marché dont les algériens rêvent, y compris d'ailleurs la classe dirigeante. Trois algériens sur quatre ont l'âge de l'indépendance avec de multiples exigences : se loger décemment, accéder à de bons soins, s'instruire convenablement, avoir un job, s'amuser. Vivre dans la dignité, quoi ! Beaucoup d'espoirs de leurs aînés ne se sont révélés que chimères, mais la lutte pour l'idéal de cette génération qui a pris les armes pour un monde humain et juste, se poursuit. Aujourd'hui, l'Algérie bouge de tous les mouvements du monde moderne, malgré les pesanteurs de l'islamisme. C'est une société qui condense tous les problèmes à la fois : ceux des pays sous-développés et ceux d'un pays émergent. C'est certainement là le plus important acquis de la génération postindépendance, et c'est ce qui a transparu tout au long de l'année 2004. Pour ne pas faillir à la tradition, Liberté revisite, sous le générique, c'était en 2004, les principaux évènements de cette année en donnant la parole à des personnalités, des acteurs socioéconomiques et des dirigeants de la classe politique et de la société civile. D. B.