En dépit d'un printemps sec, marqué par un déficit hydrique inquiétant, la récolte attendue pour l'année 2015 augmentera ainsi de plus de 6 millions de quintaux par rapport à celle de 2014. En tout cas, de la bouche même de Mohamed Belabdi, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), la campagne moisson-battage se déroule dans de bonnes conditions. À vrai dire, l'office a mis en place tous les moyens nécessaires à même de réussir cette opération. L'organisme a mobilisé quelque 10 000 moissonneuses-batteuses dont 3 000 fraîchement acquises. Afin de se rapprocher davantage des agriculteurs, il a été créé environ 510 points de collecte. Le producteur, qui approvisionne les CCLS, peut se présenter ainsi au guichet unique et récupérer son chèque dans les 48 heures ou 72 heures qui suivent. Outre ces facteurs indispensables pour la réalisation d'une bonne moisson, M. Belabdi évoque les efforts remarquables consentis par les céréaliculteurs qui, selon lui, étaient, eux aussi, au rendez-vous. "Les agriculteurs ont contribué fortement à la concrétisation de cette campagne car ils ont respecté les itinéraires techniques, semé à temps et effectué une fertilisation raisonnée", indique le DG de l'Oaic. Mieux, l'office poursuit les analyses du sol pour procéder à des amendements et continue encore à améliorer la fertilisation pour de meilleurs rendements à l'hectare. Et pour pallier le stress hydrique, l'office a investi pleinement dans la motoculture avec la mise à la disposition des agriculteurs un matériel nouveau et en lots suffisants. C'est dans l'acquisition des équipements d'irrigation que l'Oaic s'est engagé le plus. Même si l'office en a gagné des batailles, le combat de l'irrigation est loin d'être terminé. Il (l'office) a, à lui seul, réussi à irriguer plus de 30 000 ha grâce au matériel qu'il a acheté et attribué aux producteurs qui disposent de ressources hydriques. Les céréaliculteurs ont, quant à eux, irrigué entre 150 000 et 200 000 ha. C'est de bon augure pour l'exécution du plan quinquennal qui prévoit l'irrigation de quelque 600 000 ha d'ici à 2019 au profit de la céréaliculture. Si des performances sont constatées d'année en année dans la production du blé dur, de l'orge et du maïs, elles sont, en revanche, quasi inexistantes pour le blé tendre. Voici, en outre, une autre épineuse problématique à laquelle est confronté l'Oaic. La production du blé tendre demeure insignifiante ; une contre-performance dont n'arrivent pas à se départir les producteurs. De par les conditions climatiques spécifiques dans lesquelles doit être développée la production du blé tendre, ces opérateurs expriment une certaine aversion à s'y engager. La production de cette espèce évolue beaucoup plus dans les zones humides et a besoin d'un volume d'eau considérable. Deux paramètres essentiels qui dissuadent nos céréaliculteurs. Compte tenu de la consommation moyenne nationale en céréales, estimée à 2,3 quintaux/habitant/an, soit le double de la norme internationale, évaluée à 1,3 quintal, les besoins de l'Algérie sont conséquemment importants. L'Algérien, étant un gros consommateur de pain et de farine, fabriqués à partir de la transformation du blé tendre, la demande nationale pour cette espèce augmente immanquablement d'année en année. Par conséquent, ce besoin ne peut être satisfait que par l'importation. Le recours à l'étranger a permis à l'office de constituer des stocks stratégiques qui, affirme M. Belabdi, mettront le pays à l'abri des fluctuations du marché mondial. B. K.