Tout en invitant la coordination de Méziane Mériane à une rencontre, jeudi prochain, le ministre promet d'aider le Cnapest à avoir son agrément. Le ministre de l'éducation nationale, M. Boubekeur Benbouzid a appelé, hier, les animateurs de la Coordination nationale des enseignants du supérieur au dialogue et de surseoir à la grève de deux jours prévue pour les 9 et 10 janvier prochain. Ainsi, le ministre semble être revenu à de meilleurs sentiments quant à ses relations avec le Cnapest, devenu maintenant fréquentable. Profitant de l'occasion d'une rencontre interministérielle sur la restructuration de l'enseignement secondaire, M. Benbouzid a lancé un appel du pied au syndicat de Méziane Mériane pour qu'il ne “pénalise pas nos enfants”. Mieux, le patron de l'éducation nationale, qui diabolisait presque le Cnapest, il n'y a pas si longtemps, a envoyé un message amical aux animateurs de ce syndicat. “Les membres du Cnapest sont avant tout des amis avec qui nous travaillons constamment, et je vais d'ailleurs les recevoir, jeudi prochain, pour essayer de trouver des solutions à leurs revendications”. Fini donc le temps des menaces de licenciement et autres mises en demeure contre des syndicalistes “hors la loi” ! M. Benbouzid adopte une attitude plus conciliante envers une organisation professionnelle qui a suffisamment prouvé son ancrage au sein de larges secteurs de la corporation des enseignants. La rue ayant tranché en faveur du Cnapest, qui mobilise à chaque fois des milliers d'enseignants lors des actions de protestation, le ministre de l'éducation a enfin compris que le recours systématique au bâton ne pouvait intimider une corporation qui passe pour être le parent pauvre de la fonction publique. Le ministre est donc disposé à dialoguer avec le Cnapest en tant qu'interlocuteur et représentant légitime des enseignants du supérieur, ce qui est une reconnaissance implicite, voire de fait de ce syndicat. Or, son collègue du Travail, M. Tayeb Louh, continue à considérer la coordination “illégale” en rejetant son dossier d'agrément, s'appuyant sur une argutie juridique. D'ailleurs, même M. Benbouzid semble maintenant convaincu qu'il y a de l'arbitraire dans la décision infligée au Cnapest en se déclarant hier “disposé à les aider en vue de trouver une issue favorable à ce problème” (l'agrément, ndlr). Il n'a pas omis de signaler que cette affaire relève des prérogatives du ministère du travail. Le concernant, il a affirmé que les portes de son ministère sont “grandes ouvertes pour le dialogue” considérant que la formation des enseignants et la prise en charge des enfants scolarisés “sont plus importantes que les grèves”. Boubekeur Benbouzid, dont le secteur est régulièrement secoué par des cycles de grèves déclenchées, notamment par le Cnapest, veut visiblement calmer le jeu pour éviter une nouvelle rentrée ratée après les vacances d'hiver. H. M.